Das Retirée or the last house of my father est le premier moyen-métrage de Julie Pfleiderer. Cette réalisatrice allemande travaille essentiellement dans le domaine de la performance, de l’art sonore et du cinéma et mêle le documentaire à la fiction.
Das Retirée or the last house of my father
Dans la plus petite pièce d’un grand appartement familial, une fille (Julie Pfleiderer) demande à son père architecte de dessiner un projet qui a occupé ses pensées tout au long de sa carrière, la Retirée. Du croquis à sa réalisation en maquette, ils essaient de définir au plus précis cet immeuble utopique. De quoi serait-il fait, à qui et à quoi servirait-il, de quoi pourrait-on parler une fois à l'intérieur, est-ce un endroit pour une collectivité ou pour un seul individu ? Pourrait-on y discuter de tout ? Des questions auxquelles iels n’ont pas de réponses figées et à partir desquelles, iels ne cessent de rêver.
Ce film ressemble à une introspection poétique dans laquelle nous plongeons instantanément. Le rythme est lent, les plans sont serrés, la caméra s'arrête à la fois sur différentes couleurs et matières, sur l'évolution du projet, sur le dehors et le dedans mais également sur les visages, les mains, les regards des deux protagonistes. D'emblée, la réalisatrice nous fait voyager mentalement dans les méandres de leurs réflexions. Nous nous sentons privilégiés d’assister à cet échange très personnel entre un père et sa fille. Leurs mots tissent un récit intime qui nous renvoie à des questions essentielles. Comme eux, nous rêvons à un espace imaginaire qui nous correspondrait, un endroit aux possibilités infinies.