Après des débuts remarqués au travers de son film de fins d’études Le géant rouge (2022), Anne Verbeure présente cette année son premier film professionnel au Festival de Gand, dans le cadre de la compétition nationale. Et cet âne d’or (De Gouden Ezel) a tout pour séduire les amateur·ices de son style à la fois enfantin et chargé d’émotions. Une plongée dans un monde onirique et pourtant brutal, d’une belle poésie et aux couleurs chatoyantes.
De Gouden Ezel - Anne Verbeure - 2024
Publié le 04/10/2024 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Car dans De Gouden Ezel, la palette de couleurs d’Anne Verbeure s’élargit encore, elle qui - au travers de ses tableaux animés - s’amuse des aplats et insuffle vie et mouvement dans ses films par ses coups de pinceau. Pour conter cette fable de quête identitaire sur fond médiéval, la réalisatrice convoque de nombreuses influences des peintres flamands, créant des vignettes riches en détails et peuplées de personnages en pleine recherche d’eux-mêmes. Un film doux-amer où l’on navigue au rythme d’un mélange de flamand et de français, de strophes mystérieuses en courses sans but et en messes basses.
Énigmatique, De Gouden Ezel ne livre pas toutes ses clés à la première vision, préférant la poésie de l’évocation à la littéralité du discours. Mais pour la beauté de ses séquences colorées et par la puissance des fresques que Anne Verbeure met en scène, le film se grave dans la rétine et dans l’esprit à la manière des œuvres dont il s’inspire et auquel il rend définitivement hommage. Une plongée dans un univers disparu, ramené à la vie par l’animation.
