De Passant de Pieter Coudyzer

Son dessin s’envole. Au moment où Thomas gît sur le béton, Sam, un jeune homme du même âge sort de sa maison, à vélo également, pour aller payer ses dettes, mais fait demi-tour lorsqu’il se rend compte qu’il n’a pas toute la somme. Sur le chemin (en sens inverse de celui de Thomas), il observe le drame : les passants qui tentent de ranimer Thomas, l’ambulance qui arrive, les parents du défunt qui apprennent l’horrible nouvelle, le corps emmené… Pendant tout ce temps, la jolie Karen attend patiemment Thomas à l’arrêt de bus.

L’originalité de ce très joli court-métrage d’animation réside principalement dans sa forme : il s’agit d’un long travelling horizontal, avec des allers retours au gré des trajets en vélo des deux protagonistes. Le petit quartier tranquille est dévoilé dans le moindre détail et le film d’animation fascine par ses motifs visuels répétés à chaque fois qu’un des deux garçons fait le trajet : le petit chien qui aboie et court après les vélos, le voisin qui fait brûler des feuilles mortes, la pluie qui se met à tomber avant de virer en tempête, etc. Les décors sont superbes, le dessin élégant. C’est une petite tranche de vie bien triste, qui semble nous dire que la vie continue quoi qu’il arrive, que seul l’art nous survivra et que nous sommes bien peu de choses face à la force de la pluie et du vent qui se déchaînent…

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