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Deep Space de Bruno Tondeur

Publié le 02/03/2015 par Nastasja Caneve / Catégorie: Critique

Bruno Tondeur, vile canaille à ses heures, a fait marrer le jury pendant la projection des courts métrages belges d'animation à Anima... Fille qui rit... On connaît la suite. Bref, Cinergie l'a choisi comme grand vainqueur, et il reçoit aussi le prix des Auteurs de la SACD. Dans Maintenant il faut grandir, sorti en 2013, Ours s'astiquait le manche avec ostentation. Mais pas que. Film sur la teenager way of life, les vieux mouchoirs pleins de foutre qui s'entassent dans la poubelle, les amourettes virtuelles factices, les gros nénés qui se regonflent en un coup de pinceau Photoshop, les pizzas surgelées, les want to see you for real. Bref, petit film sympatoche, un peu dégueulasse faut-il le dire, mais qui a eu son petit succès dans les festivals.

Deep Space de Bruno Tondeur

Cette année, Bruno remet le couvert avec Deep Space mettant en scène Brandon, chargé par le Général de sa première mission intergalactique : Trouver une nouvelle espèce intelligente. Abandonnant femme et enfant (et le Général), Brandon monte à bord de son vaisseau spatial, les pommettes hautes, guilleret. Arrivé sur une planète inconnue, il explore les parages, rencontre les autochtones et, après quelques mois, se familiarise peu à peu avec leurs coutumes bizarres. Mais c'est rude, c'est que les seins de sa dulcinée et leurs ébats endiablés lui manquent... Relation à distance qu'on tente tant bien que mal de combler comme on peut... Grâce à divers substituts moyennement catholiques. On tient, on tient, jusqu'à ce que. Retour au pays. Et puis, c'est le bad.

Deep Space, c'est cette histoire. Ours a grandi, il parvient à contrôler, plus ou moins, ses ardeurs. On le reconnaît : les vits et les cons y vont toujours gaiement, en avant en arrière, dans la joie et la bonne humeur, mais c'est ça qui est bon.

Et puis, il y a la patte de Bruno déjà bien manifeste dans Maintenant, il faut grandir. Armé de son bic à quatre couleurs, entre autres, il gribouille un chouette décor chiadé et plonge son petit Brandon dans un univers peuplé de créatures étranges... Mention spéciale pour son nouveau compagnon d'infortune, un être mi-chien, mi-tapir, armé de sa trompe magique, ce meilleur ami de l'homme qui jamais ne l'abandonne, qui fait "plop" quand il se pose, qui toujours lui donne de l'affection et plus si affinités...

Des traits tremblotants qui s'animent d'abord sur de vieux rythmes de gramophone et qui se transforment peu à peu en rythmes électro - jeux vidéos bien balancés et qui mettent la patate, des cris de coïts au loin qui rendent Brandon un peu dingue, il angoisse, il sue. Pauvre bougre en manque. Plusieurs strates musicales qui épousent chaque image à la perfection.
Bref, Deep Space, c’est tout ça : original, différent, drôle, pop, non-conventionnel, rentre-dedans et, le principal, assumé. Le cul, valeur universelle et sure. Continue comme ça Bruno, on se ré-jouit déjà.

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