Réalisé par Colin Javaux et Frédéric Daenen, Désert nous raconte avec humour et autodérision un vol pas comme les autres. Au centre de la place déserte d’un village de campagne, quatre potes, Djou, Spit, Nico et Blaz, sortent en trombe suite au braquage réussi d’un dealer de la cité voisine. Mais ce que contient le sac remettra en cause leur amitié. À découvrir au BSFF !
Désert de Colin Javaux et Frédéric Daenen
Publié le 03/09/2020 par Bertrand Gevart / Catégorie: Critique
Les quatre comparses dévalent le trottoir vers leur voiture pourrie et prennent la fuite. Le film démarre sur un goût d’illégalité et d’actions, de bonnes doses d’adrénaline et d’humour. Nous sommes comme le cinquième passager de ce convoi de loosers magnifiques. Mais très vite, le butin ne s’avère pas si idyllique que prévu. Au trois pochons de Beuh, s’ajoute 1 Kg de cocaïne, un flingue et autant de questionnements et de problèmes à venir. Sous les sons de Hip Hop, de discussions sans fonds ponctuées par des hésitations, des grandes taffes sur les joints, le film prend une tournure plus intimiste et personnelle. Les deux réalisateurs s’efforcent d’abord de coller au film de genre, reprenant les grandes lignes jusqu’à citer Scarface, utilisent ce prétexte pour arpenter les sensibilités, les peurs, et entremêlent des introspections profondes sur la valeur de l’amitié. Chacun à leur tour, les protagonistes quittent le huis clos de la voiture pour s’abandonner dans un face caméra rempli d’émotions, où ils essaient de faire le bilan de leur vie. En aparté, ils s’adressent à nous et se dévoilent sur leur espoir, leur rêve, et leur amitié.
Finalement, Désert est un film qui en cache un autre, jouant avec les codes, et dépeint le portrait de quatre jeunes hommes perdus dans leur existence. Sous ses aspects comiques, le film parvient à poser un regard critique sur la virilité et l’effet de groupe dans lequel l’individualité se perd.
En compétition au BSFF :https://bsff.be/programme/edition-2020/competition-nationale/
