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El Año de la Plaga de C. Martin Ferrera au BIFFF 2018

Publié le 26/04/2018 par Grégory Cavinato / Catégorie: Critique

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C’est l’été à Barcelone. Il fait beau, il fait chaud et un Grand Jojo espagnol chante des bêtises dans tous les transistors. Pourtant, Victor (Ivan Massagué), gentil loser, n’a pas le moral : sa copine Irène, doctoresse, vient de le larguer. Ses collègues bienveillants et ses potes geeks le consolent maladroitement en lui proposant des blind dates avec des filles trop bien pour lui. Mais rien n’y fait : Victor a la douloureuse impression d’être coincé dans une chanson des Scorpions.

El Año de la Plaga de C. Martin Ferrera au BIFFF 2018

C’est l’été à Barcelone. Il fait beau, il fait chaud et un Grand Jojo espagnol chante des bêtises dans tous les transistors. Pourtant, Victor (Ivan Massagué), gentil loser, n’a pas le moral : sa copine Irène, doctoresse, vient de le larguer. Ses collègues bienveillants et ses potes geeks le consolent maladroitement en lui proposant des blind dates avec des filles trop bien pour lui. Mais rien n’y fait : Victor a la douloureuse impression d’être coincé dans une chanson des Scorpions. Il ne remarque même pas la vague de suicides qui ratiboise le troisième âge… Un jour, il reçoit un coup de bigophone d’Irène, terrifiée car ses patients, atteints de psychose, se comportent de plus en plus violemment. Les médias balancent confusément des infos peu rassurantes sur l’état du monde. Fake news ou pas fake news ? Victor tient enfin sa revanche : largué pour ses goûts d’ado attardé, il va transformer cette tare en atout afin de secourir sa belle. Incollable sur The Walking Dead, priant à l’autel de Saint George Romero, amoureux des films de zombies et d’extraterrestres de B à Z, il a désormais un coup d’avance sur ce fléau hors normes qui s’approche inéluctablement…

Pas de doute, depuis 2004, année de sa sortie, Shaun of the Dead a fait des émules. Modèle de comédie parodique, le brillant délire d’Edgar Wright proposait une relecture d’un mythe du cinéma fantastique (les zombies) pour faire le portrait d’un « adulescent » trop égoïste et paresseux pour constater qu’autour de lui, l’apocalypse battait son plein. Adapté d’un roman de Marc Pastor, El Año de la Plaga prend le même parti-pris et plonge une version espagnole de Simon Pegg dans une relecture du classique de la science-fiction Invasion of the Body-Snatchers (L’Invasion des Profanateurs). Le héros est donc cette fois-ci confronté à des extraterrestres s’emparant des corps de ses concitoyens pour les transformer en êtres identiques, dépourvus d’âmes et de leur libre arbitre, contrôlés par une conscience collective vantant la beauté d’un nouveau monde « pacifié » où les émotions, l’amour et l’art sont inutiles. Victor va devoir sortir de son spleen et se surpasser pour endiguer l’invasion qui transforme les vieillards du coin en assassins.

Certes, le résultat, sympathique mais anecdotique, est mollement mené par C. Martin Ferrera (Zulo, Suspicious Minds, tous deux inédits dans nos contrées) qui emballe des scènes d’action manquant de peps. Le film s’avère néanmoins très rigolo, notamment par cette excellente idée d’exploiter les connaissances cinématographiques du héros, jusqu’ici totalement inutiles, pour le tirer d’affaire. Festival de références et de clins d’œil à des classiques (forcément) supérieurs, cette modeste co-production entre l’Espagne, le Mexique et la Belgique, est passée à travers les mains expertes de scénaristes à qui l’on doit notamment The Machinist et REC 2. A défaut de rivaliser avec son grand frère anglais, El Año de la Plaga, véritable et sincère déclaration d’amour aux geeks de tous poils, flattera les fantasticophiles qui, à la sortie de la salle, se trouveront peut-être une vocation de sauveurs de l’Humanité ! A défaut de voir la chose sortir dans nos salles, nous pouvons remercier les gentils extraterrestres du BIFFF de l’avoir si gentiment programmée.

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