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Erè mèla mèla de Daniel Wiroth

Publié le 01/01/2002 / Catégorie: Critique
Erè mèla mèla de Daniel Wiroth

Présenté lors de la compétition des court métrages belge au dernier Festival International du film francophone à Namur, le dernier film de Daniel Wiroth Erè mèla mèla emporta bon nombre des suffrages -tant du public (même si ciblé et sensibilisé) que des critiques présents-. Pour les absents frustrés, soyez rassurés : le film coproduit par Arte, L'Heure d'Eté (Fr) et Tarantula Prod (B-Lux) est diffusé depuis septembre 2000 sur le câble et sera évidemment reprogrammé, à vos programmes télé hé ! -. Erè mèla mèla est un film sur la séduction, occasion " bingo " pour le réalisateur, explorateur avide et plutôt perfectionniste de toutes formes d'animations possible, de tourner pour la première fois avec des comédiens de chair et de sens. Réussite cinématographique (plus de 120 sélections en festivals dont Venise et Berlin où il remporta l'Ourse) et plébiscite (plus de 18 Prix) pour ce film, élément d'un projet de sept courts intitulés One dance, One song.

 

Sept films dont le fil conducteur est la rencontre entre un réalisateur, un chorégraphe et une musique (option world music), ici la très sensuelle musique du compositeur éthiopien M. Mahoud. Erè mèla mèla nous invite dans l'intimité d'un sobre salon où deux danseurs (le film a été pixellisé et tourné en jouant des vitesses de jeu des acteurs et de tournage en 35 mm (1)) s'approchent et se rapprochent autour d'un divan pour se terminer dans une autre dimension sur le tapis.

 

Un film tout aussi personnel et ciselé que Berlin 2017, Crucyfiction ou Fragile mais avec une prise de parole et forme plus maîtrisée encore cette fois. Dans Erè mèla mèla les rapports et la relation amoureuse entre les deux jeunes hommes sont à la fois implicites et pourtant très pudiques (probablement un trait de caractère du réalisateur). Un film brillant tant pour sa créativité technique que par la performance des comédiens très touchants alors que leur jeu à deux explose au mieux de quelques frôlement de peau.
"La peau, c'est chaud" Arno.

 

(1) Les techniques utilisées par le réalisateur sont détaillées par Daniel Wiroth dans l'interview publiée dans Cinergie.be.

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