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Exposition Jacques Ledoux et week-end de découverte autour du travail d’Estelle Labes

Publié le 17/09/2021 par Adèle Cohen / Catégorie: Événement

En ouvrant, du 15 septembre au 22 février 2022, une exposition consacrée à Jacques Ledoux, ancien conservateur de la cinémathèque royale, CINEMATEK accomplit son travail de mémoire et expose quelques-unes de ses précieuses archives qui en disent long sur cet homme trop méconnu. Mais CINEMATEK ne s’enferme pas sur son patrimoine et se tourne aussi vers l’avenir en mettant en lumière des artistes actuelles telle que Estelle Labes qui proposera au public une installation salle Plateau le week-end du 18 et 19 septembre.

Il est toujours bon de revenir un peu sur l’histoire pour éclairer notre présent, poser des repères qui permettront d’y voir plus clair, voire de se construire.

Il y a cent ans, naissait Jacques Ledoux, cinéphile passionné qui, par sa force et sa volonté allait bâtir cette institution incontournable qu’est la Cinémathèque Royale. Grâce à son travail et à sa rigueur, ce sont des milliers de films (plus de 80.000) qui ont pu être conservés, restaurés et bien entendu montrés à toutes et tous au prix le plus démocratique possible. Tout ce qu’il a construit dans le temps permet aujourd’hui à la Belgique de posséder l’une des plus grandes collections du monde, pas moins. L’exposition présentée dans le foyer et réalisée par Christophe Piette aborde les différents aspects de cette figure hors du commun, côté professionnel. Cet homme discret, qui détestait le culte de la personnalité et ne parlait jamais de sa vie intime est traité ici dans le pur respect de ce qu'il était. On trouvera donc, dans le parcours de l’exposition situé dans le foyer, beaucoup de documents d’archives qui attestent de sa passion (des listes, des livres, des affiches, des notes, quelques objets parfois incongrus, des lettres et cartes de celles et ceux qui ont compté dans l’histoire du cinéma). À la question « Jacques Ledoux était-il un visionnaire ? », la réponse éclate ici au grand jour, preuve en est ce programme de 1968 (vous avez bien lu) qui accordait une rétrospective sur un mois d’une centaine de films réalisés par une quarantaine de femmes.

 

© Guillaume Ardiaco

 

Visionnaire et avant-gardiste aussi bien sûr puisque c’est grâce à lui que furent montés entre autres, deux événements incontournables et uniques : le festival EXPRMNTL de Knokke et le festival l’Age d’Or qui, durant des années, a fait découvrir au public bruxellois des œuvres qui sortaient des sentiers battus à l’image du film du même nom réalisé par Luis Buñuel. De 1955 à 1912, les cinéastes récompensés à l’Age d’Or ne sont plus des inconnus, d’Agnès Varda à Emmanuelle Bercot, de Martine Scorsese à Bruno Dumont… C’est donc bien un portrait de Ledoux comme un défenseur de tous les cinémas, de toutes les expériences sensorielles et audacieuses qui se dessine ici et c’est en cohérence avec cette idée que la CINEMATEK offre sa salle Plateau (29 places souvent dédiées au cinéma muet) à la vidéaste Estelle Labes durant le week-end du 18 et 19 septembre, lauréate de la bourse «Un futur pour la culture» de la Fédération Wallonie-Bruxelles.

 

© Guillaume Ardiaco

 

Cette collectionneuse de films 8mm accueille le public après le passage d’un rideau rouge dans le sas d’entrée de la salle où un moniteur passe en boucle des images de famille qu’elle a sélectionnées sur un thème donné. Puis, une installation en trois parties attend le public dans la salle plateau où, durant 29 minutes, il pourra se laisser emporter par la double projection (sur écran et sur un médaillon posé sur un chevalet) sous la présence tutélaire du piano de la salle qui accompagne les films muets. Cinéma sensoriel qui regarde autant qu’il est regardé, cinéma du corps, l’artiste proposera une performance avec la danseuse Catherine Hershey durant le même week-end.

Cinematek offre également à Estelle Labes une carte blanche où l’on retrouvera beaucoup de courts-métrages et des cinéastes telles que Annick Leroy ou Flora Watzal.

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