La loterie
C'est en octobre dernier, dans un conseil des ministres restreint, qu'il a été décidé de nous sortir du département politique scientifique du budget fédéral où nous étions logés jusqu'alors avec les autres institutions bi-culturelles scientifique, et que nos subventions seraient payées par la Loterie nationale. Le pourquoi de cette mesure, à vrai dire je n'en sais rien. Il y a eu une décision de faire des économies sur le budget fédéral. En ce qui concerne le département scientifique, c'est tombé sur nous.
Et on a demandé à la Loterie de compenser ça. Dès le départ, j'ai été préoccupée par l'aspect symbolique et politique de la chose qui signifiait que l'on n'accordait pas à la Cinémathèque et au Musée du Cinéma une importance capitale si on pouvait ainsi nous balancer à la Loterie. En même temps que j'apprenais la nouvelle, on me disait: " Mais les montants sont inchangés, l'argent vous est acquis, ça ne changera rien pour vous. "
Sauf le fait qu'on nous sorte d'une sorte d'une famille d'institutions avec laquelle nous entretenons un certain nombres de parentés. Nous avions le sentiment d'avoir une place entre les Musées, la Bibliothèque Nationale, le TRM, la Philharmonique. Tout cela nous semblait constituer un ensemble cohérent logé à la politique scientifique puisqu'au niveau fédéral, depuis longtemps, il n'y a plus de véritable Ministre de la Culture et qu'il s'agit d'une petite cellule qui était jointe à des portefeuille plus important. Au début des années nonante, nous étions logés au Ministère de l'intérieur.
Qu'on nous sortes de ce giron me semblait inquiétant. J 'y voyais, sans verser dans la paranoïa, une certaine désinvolture, disons, en tous cas, un manque de préoccupation à l'égard de ce que nous faisons.