Mi-chemin doux amer
Il est déroutant ce Geoffrey Enthoven. Il cultive des succès commerciaux avec un certain détachement. Son cinéma n'est jamais putassier, même s'il le frôle parfois. Il a commencé sa carrière de réalisateur avec un court métrage tendre et glaçant, Le croque-mort, puis a continué à raconter des liens familiaux déchirants dans Les Enfants de l'Amour. Avec Vidange Perdue, Happy Together, Meisjes et Hasta la Vista !, il est allé lorgner du côté de la comédie sociale à l'anglaise, tendre et ironique, faussement réaliste et souvent caustique. À chaque fois, Enthoven tente des numéros d'équilibriste réalisant des comédies populaires aux parfums tragiques, des films qui lorgnent du côté grand public et se meuvent sur l'arrière-fond de questions très noires : la solitude, le deuil, la mort. Bref, un petit côté Stephen Fears. Huis clos théâtral autour du deuil, Halfweg n'échappe à cette règle de la comédie en demi-teinte. Mais s'il n'est pas le plus réussi de ses films, il est peut-être le plus ambitieux.