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High jump de Lennert Madou

Publié le 18/10/2021 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique

La formule consacrée est celle-ci, bien connue, "un seul être vous manque et tout est dépeuplé". Pour Otto, c’est l’absence de son amour Casimir qui lui cause ce creux, ce vide à combler pour supporter la vie d’adolescent.

High jump de Lennert Madou

Pour se guérir des troubles qui l’habitent et de son mal-être, Otto part à la découverte de son corps, au travers des pas de danse de son compagnon. Un mouvement thérapeutique, observé via l’écran de leur visioconférence, avant qu’Otto ne se le réapproprie pour faire renaître Casimir dans son quotidien.

Si cette relation à distance aurait peut-être été anecdotique il y a quelques années, cet éloignement est aujourd’hui tangible pour tout un chacun. Sans s'appesantir sur la période que nous venons de vivre et les séquelles qu’elle laisse sur nos existences, Lennert Madou raconte son histoire en traitant de ces mêmes thèmes avec subtilité. Tour à tour enfermé dans la solitude de sa chambre, ou en vadrouille dans les champs de verdure qui entourent sa ferme, Otto tente de s’accrocher face à la solitude.

Et avec beaucoup de simplicité mais un savoir-faire déjà aiguisé, le réalisateur capte la détresse de son protagoniste, comme les moments de grâce lorsque celui-ci parvient à se défaire de ses peurs et de ses démons par la danse. Paradoxalement, vis-à-vis de son sujet, le film se conclut dans un moment de stase paisible, d’extase immobile, de contemplation du mouvement dans ce qu’il a de plus pur. Capté par l'œil de ce jeune homme à la caméra qu’est Lennert Madou, prometteur cinéaste.

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