Un jeune homme, Casper (Willem Herbots), fixe un tableau dans lequel un homme et son chien font une partie de chasse. Il semble obsédé par l’œuvre d’art et hanté par des visions d’un gentil lapin blanc qui gambade. Casper allume un walkie-talkie et attend une réponse, qui ne vient pas…
Nous sommes quelques jours après le décès du père de Casper, Joseph (Johan Heldenbergh). Les funérailles viennent d’avoir lieu et parmi les invités à la cérémonie, personne ne manque de rappeler Casper sa ressemblance troublante avec le défunt. Dans le regard de Casper, ces gens attablés dans sa maison ne sont plus que des étrangers, y compris sa mère (Inge Paulussen). Officiellement, Joseph est mort dans un accident de voiture. Mais Casper, lui, sait la vérité et revoit son père, en forêt, le canon du fusil dans la bouche, quelques secondes avant son suicide, dont il fut le seul témoin.
Casper est rongé par la culpabilité. Aurait-il pu sauver Joseph ? Sa ressemblance avec ce père qu’il aimait est-elle le signe avant-coureur d’un même destin funeste, inévitable ?
Tim Truyens signe un drame psychologique aux accents freudiens sur un deuil impossible, sur cet étouffant sentiment de manque qui perturbe un esprit déjà fragile, qui bouleverse un corps inerte atteint subitement de stress post-traumatique. Dans sa dernière ligne droite, Inert se mue en thriller fantastique dans lequel le suspense monte lentement avant d’arriver à un paroxysme horrifique. Malgré un format court (19 minutes) qui lui impose quelques limites, le réalisateur réussit cet exercice de style avec brio.
