Cette fiction qui lorgne vers le cinéma-vérité suit, pendant quelques jours, une jeune immigrée polonaise de 13 ans, la Kasia du titre, qui apprend de son école qu’elle va être placée en section technique. La petite refuse cet état de fait et cache la vérité à sa mère, tout en se confiant à son ami Hamoudi. Et c’est à peu près tout. Hormis un toujours agréable mélange des langues et des accents, le film n’a pas grand-chose à nous offrir.
Kasia, d'Elisabet Llado
Publié le 03/07/2008 par Matthieu Reynaert / Catégorie: Critique
On s’en doute, Kasia finit par tout avouer à sa mère. Celle-ci rencontre les professeurs mais ne peut rien changer à leur décision. C’est un peu court comme récit, surtout si nul réel questionnement sur (au choix) l’immigration ou l’enseignement, ne vient rehausser la sauce.
Cette année, les étudiants n’ont eu qu’une semaine pour tourner. Est-ce ce qui explique une mise en scène plutôt stricte, qui, dans des décors tristes de HLM, privilégie la fixité et le champ/contre-champ, et n’offre à Kasia qu’un seul plan où s’exprimer en tant que personnage, celui, récurent, où elle contemple le ciel, couchée sur une dalle de béton ? C’est en tout cas bien maigre. Restent une bonne et une mauvaise nouvelle.
La bonne, c’est que la question de plus en plus brûlante de l’immigration semble trouver un écho dans la jeune génération de réalisateurs. Trois films sur six y étaient consacrés cette année, et deux autres se passaient en tout ou en partie à l’étranger. La mauvaise c’est que, visiblement, il n’est possible d’en parler que par le drame tristounet. Non pas que la question, en soi, prête à rire ou à chanter; mais l’on souhaiterait que les écoles qui les forment apprennent aux possibles cinéastes de demain à s’adresser, par leur traitement scénaristique ou filmique, aux personnes humaines qui constituent un public, et non à enfoncer des portes ouvertes au nom d’un “message”, aussi sincère soit-il, à délivrer à “la société”.
Films de fin d’études (réalisation) IAD 2008
