L'Humanité de Johan Pollefoort
Un jeune loubard - que la vivacité de l’animation rend presque élastique - veut visiter un zoo. Mais l’imposant vigile l’en empêche par un petit jeu puéril d’intimidation. Les spectateurs de ces comportements pour ainsi dire simiesques, ce sont les animaux, et nos semblables servent bel et bien d’attraction. Le bout de mur et la grille que protège farouchement le cerbère se referment en fait sur lui et sur sa proie. Faire passer un maximum en un minimum de temps, telle est la mission que s’est fixée le réalisateur de ce film au style crayonné accrocheur dont le titre est déjà tout un programme. Si L’Humanitéa presque le format d’une publicité, Johan Pollefoort peut se vanter d’avoir bien intégré les principes d’efficacité propres au format « capsule », qui est plus souvent au service du mercantile que de l’expression. Et c’est un atout non négligeable, tant on a eu l’impression cette année que bien des courts métrages de la sélection belge d’Anima nous retenaient longtemps, bien longtemps, pour ne rien nous dire. Comme si le scénario n’était qu’un prétexte en animation, qu’un concept formel dispensait d’avoir un fond. Angoisse existentielle ? Parti pris contre les parcs zoologiques ? Stigmatisation du dialogue de sourd entre les groupes humains ? Ou plus simplement pochade bien emballée ? Quoi qu’il en soit, ce très court métrage, issu de l’atelier de production de la Cambre, vous trottera en tête un moment.
