Réalisé en 2014, deux ans avant Flash, son second court-métrage, La Graine plonge dans le monde sombre et angoissé de deux jeunes gars, délinquants de quartier tenaces et belliqueux. Le cinéaste y déploie déjà son goût des espaces urbains comme terrains d'apprentissage et de trahison. Influencé par le cinéma de genre, Barney Frydman construit une fable sur la responsabilité et l'éthique personnelle menée à une cadence effrénée.
La Graine de Barney Frydman
Lors d'une de leurs nuits d'errance, de petits casses et d'incivilités récurrentes, deux copains sont confrontés à un accident qui va pousser l'un d'eux à sortir de sa routine destructrice et sans avenir. Malgré un scénario bancal et parfois poussif, le cinéaste arrive à maintenir une tension sourde et inquiétante, appuyée par deux comédiens francs du collier dont Mohammed Bellhamed, particulièrement convaincant dans un rôle où la tendresse et l'agressivité se côtoient constamment.
Alias Moha La Squale, le rappeur français fait hélas aujourd'hui l'objet de plaintes pour harcèlement sexuel1 violent. Filmé entièrement de nuit, La Graine est un labyrinthe élaboré dans les dédales de la ville, une interrogation sur les fardeaux que nous sommes prêts à tenir à bout de bras. Le fardeau trouvé donne enfin un sens à une vie rêche mais s'avère impossible à garder, vaine espérance ou déclic qui permettra un nouveau commencement.
Notamment sur le hastag#balancetonrappeur en lien avec celui #balancetonporc qui a suivi le mouvement #metoo.