Là-haut de Remi Durin
Prix de la meilleure première œuvre, Prix Be TV du meilleur court métrage belge, voici un petit film d'animation, réalisé sans moyens ni prétention mais qui séduit par sa poésie, sa grâce, la fluidité du mouvement et la simplicité assumée de la réalisation. Dans un vieux cinéma, un pianiste accompagne un film muet qui montre des gratte-ciels en construction. Une architecture de poutrelles et de béton qui s'articule progressivement dans le vide à des mètres de hauteur. Et dans son rêve, notre petit homme se trouve transporté dans le film, dansant sur les poutrelles, passant de l'une à l'autre. Il s'envole, retombe, saute, pirouette jusqu'à ce que, le film terminé, il se retrouve seul à son piano, dans la petite salle, devant l'écran blanc. Malgré la simplicité de ses techniques (le personnage est un pantin articulé par des rivets qui évolue sur un fond 2D), le réalisateur nous emmène avec beaucoup de savoir-faire dans un univers fragile au charme suranné. Il y fait des références claires à l'animation des années 20 et 30 (on pense notamment aux premiers essais des frères Fleitscher) ainsi qu'au cinéma burlesque d'Harold Lloyd et de Buster Keaton. Il y démontre une excellente maîtrise technique et une profonde sensibilité.