La Quadrature du cercle, dessiné
L’adolescence est le lieu des questionnements souvent les plus difficiles à confier même aux plus proches, parents, amis ou amoureux. Laurent n’a pas choisi, forcément, de s’appeler comme cela, il n’a pas non plus choisi son enveloppe corporelle, ce qu’elle représente. Il pense être une erreur. Surtout il n’a pas choisi sa sensibilité. A 15 ans et quelque, c’est ce qu’IL sent, ce qu’il ne peut pas exprimer, ce qu’il ne parvient pas à soulager. Alors le suicide est sa voie pour réparer le problème. Ce qui est touchant, c’est cette solitude qui le caractérise. Qu’il soit avec sa petite amie, chez lui, en classe ou à la fête foraine, par de rare moment surgit une étincelle, une lueur, mais en général c’est une absence, c’est l’intrus en soi, qui dominent.
Sans crier gare, sur la pointe des pieds, avec juste un mot dans son ordinateur écrit un mois plus tôt, il part. Après un dernier rangement, un dernier ajustement des livres dans la bibliothèque, de quelques pièces sur une étagère. Sa place reste alors vide et les questionnements changent de camp. De nouvelles solitudes s’installent, différentes et impuissantes.
Illustration de Gwendoline Clossais