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Lapin Perdu de Bertrand Lissoir

Publié le 13/08/2020 par Bertrand Gevart / Catégorie: Critique

Sélectionné au BSFF, le nouveau film de Bertrand Lissoir parvient à aborder la thématique de la dépression avec décalage et poésie. Dans Lapin perdu, Jean-François, en dépression, se voit confier la garde de Jacques, le lapin de sa filleule. Mais Jacques se fait la belle ! S’en suit des péripéties que Jean-François devra affronter. Mais qui est réellement perdu ?

Lapin Perdu de Bertrand Lissoir

 

L’ouverture sur un ciel noir et blanc et des rues d’un quartier résidentiel vide de tout, annonce déjà un point de vue bien ancré, celui d’un homme enterré dans le passé vivant cloîtré. En une courte séquence, le réalisateur parvient à nous plonger dans l’univers et les enjeux dramaturgiques de son film. La filleule de Jean-François lui fait promettre de s’occuper de son lapin Jacques. Mais lorsque ce dernier décide de se faire la malle, Jean-François est confronté à sortir de chez lui. Avec finesse, le réalisateur plonge son personnage dans des scènes cocasses, où l’empathie prend tout son sens. Dans un équilibre subtil, entre un personnage qui subit mais poursuivant son objectif, le film prend des tournures tragi-comiques savoureuses. Finalement, au fil des séquences, l’histoire presque banale d’une garde animalière se transforme en chemin de croix, celui du deuil et de la sortie de la dépression. Le protagoniste retrouve goût aux choses et parvient à sortir des émotions de sollicitude et d’empathie envers l’animal.

S’il s’agit sans doute d’une thématique complexe, le réalisateur parvient néanmoins à la réinvestir de manière originale et cynique. Bertrand Lissoir signe un film aux allures simples, mais dont l’approche et la profondeur thématique en tisse toute la complexité dans l’image, le jeu et le scénario. Un film intelligent qui joue avec les codes et bouscule l’imaginaire collectif de la dépression.

 

En compétition au BSFF :https://bsff.be/programme/edition-2020/competition-nationale/

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