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Les liaisons foireuses, un court métrage de Chloé Alliez et Violette Delvoye, au Cinéma Nova le 22 janvier

Publié le 19/01/2022 par Anne Feuillère / Catégorie: Critique

Dans le cadre de l’anniversaire du cinéma Nova qui fête ses 25 ans le week-end du 22 et 23 janvier, on pourra découvrir deux cartes blanches ouvertes aux amis de longue date du Nova. Samedi 22, dans l'après-midi, la première est consacrée aux ateliers de production Graphoui et Zorobabel tandis que la seconde sera consacrée à l’Atelier Jeune Cinéaste, l’Atelier de Création Sonore Radiophonique et au Labo.
Dans la première carte blanche, Zorobabel, qui produit ou coproduit des courts-métrages d’animation d’auteurs ou d’ateliers présentent deux films récents : Câline de Margot Reumont et Les Liaisons foireuses de Chloé Alliez et Violette Delvoye, coproduit avec Vivement Lundi et Caméra etc. qu’on pourra découvrir bientôt au festival Anima.

 

Les liaisons foireuses, un court métrage de Chloé Alliez et Violette Delvoye, au Cinéma Nova le 22 janvier

Chloé Alliez n’est pas une inconnue de Cinergie, nous l’avions déjà remarquée avec son film de fin d’études, Toutes nuancées, prix du jury Cinergie en 2016 à Anima. Française étudiante à Saint-Luc, elle a rencontré Violette Delvoye à La Cambre. Après leurs études, toutes les deux passionnées par la technique du stop-motion, elles se sont lancées dans une série participative à travers l’Europe World in (stop)Motion, réalisée entièrement en stop-motion au fil de leurs rencontres pendant 9 mois qu’on peut entièrement découvrir ici : https://worldinstopmotionfr.wordpress.com

Leur nouveau court-métrage, Les Liaisons foireuses, reprend leur animation de prédilection et, si on ne suit plus l’aventure de la jeune Gaïa en route avec son sac à dos, les petits personnages de leur film continuent d’être des prises électriques et des interrupteurs animés, craquants, vifs, drôles, plein de couleurs et de diversités. Mais c’est à nouveau des femmes, ou plutôt des jeunes filles, qui sont au cœur de leur film. 

L’alcool coule à flot chez Claire, les cigarettes et les pétards traînent. Les garçons boivent, les filles papotent et Maya tremble en attendant Jimmy. Chacun sait qu’il se passe quelque chose entre eux. Mais Maya ne tremble pas autant qu’elle le pensait pour le bellâtre à la mèche rebelle. Croquant à pleine dents avec pas mal d’humour dans toutes les situations possibles qu’une telle soirée entre adolescents à la découverte de leur liberté et de leur sexualité peut offrir, les deux réalisatrices font défiler une galerie d’ados qui boivent, vomissent, se la pètent, dansent… Il y a les timides maladivement silencieux à l’écart, les gros relous potaches, les bourreaux des cœurs un peu abrutis, la vraie victime des moqueries de tous, etc. Et puis, il y a Maya et son amie Lucie… Avec douceur et tendresse, de l’humour et un poil de gravité, les deux jeunes réalisatrices défont les clichés, désarment les préjugés et surtout mettent en scène tout ce désir troublant, ces hésitations qui peuvent agiter des jeunes gens qui se découvrent avec leurs cohortes d’émois. On en dira pas plus sauf que le désir de Maya s’affirme finalement ailleurs que là où on l'attendait. Mais tout est à découvrir, à prendre en main, à vivre en somme. Un joli film, drôle, tendre qui raconte qu’il n’est pas si facile parfois de découvrir et d’affirmer les désirs précieux qui nous habitent.

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