Le court-métrage Les Lumières de la vallée a été réalisé en 2023 par Orane Dourte dans le cadre d’un partenariat entre l’INSAS et l’université de Dar al-Kalima à Bethléem en Palestine. Alors que la menace israélienne s’efforce toujours plus d’effacer l’héritage du pays, Nadia Hassan Mustafa, 73 ans, lutte pour la transmission du savoir au sein d’une école pour femmes fondée par son père, Hassan Mustafa.
Les Lumières de la vallée, de Orane Dourte au BIWFF
Le film débute avec de magnifiques images du paysage idyllique autour du petit visage de Battir, site occupé depuis l’âge de fer. Nadia est une femme féroce, appréciée de toutes les autres femmes de la région grâce à son charisme et à son acharnement à vouloir dénoncer l’écocide et les violences commises par l’armée israélienne. Cette dernière est même allée jusqu’à s’en prendre à des fermiers isolés dès le début de l’occupation vers le milieu du siècle passé. Nous sommes ensuite émerveillés par l’ingéniosité dont Hussan et les quelques habitants restants de la bourgade ont fait preuve pour contrer les colons en 1948. Alors que seuls quelques hommes étaient encore présents dans le village, car femmes et enfants ont pris la fuite, ils ont leurré l’armée pour leur faire croire que Battir était encore habité. Ce philanthrope s’est également démarqué grâce à son combat féministe. Il a donné accès à l’éducation aux filles du village en bâtissant la première école à leur intention. Selon lui, leur scolarité était un combat crucial et devait s’inscrire dans le fondement de la société future à construire.
Le court-métrage nous bouleverse en brossant le tableau de la précarité dans cette école. Mais l’espoir y persiste. Nadia met tout en œuvre pour permettre aux jeunes filles de s’éduquer coûte que coûte malgré leur faim et leur situation périlleuse. Elle déploie aussi un courage hors du commun face à ses détracteurs qui souhaitent la faire taire, mais elle leur démontre qu’une femme palestinienne peut et veut gagner son indépendance.