C’est dans un projet fou que s’est lancé notre ancien collaborateur Matthieu Reynaert pour son premier long métrage en tant que réalisateur : un film d’heroic fantasy belge ! Inconscience ou ambition folle ? À vous d’en juger, puisque Discordia, qui met en scène la toujours prometteuse Sophie Breyer, est désormais disponible en streaming sur la chaîne de BeTV. Matthieu évoque pour nous la genèse de ce premier film pas comme les autres.
Matthieu Reynaert à propos de 'Discordia'
Cinergie : Comment définirais-tu ton style en tant que raconteur d’histoires, scénariste et réalisateur ? Est-ce que tu vois Discordia comme un prolongement de tes courts-métrages ?
Matthieu Reynaert : En tant que raconteur d’histoires, il y a deux choses que j’aime bien : premièrement, mélanger les genres autant que possible. J’ai réalisé deux courts : un premier, expérimental, The First Women, qui mélange une approche documentaire avec de la fiction et même du fantastique. Ensuite, un court-métrage de fiction plus classique, Hey Joe, qui démarre comme un film social, mais qui se termine en film d’horreur. J’aime bien mélanger tout ça. Ça ne plaît pas à tout le monde, mais au moins, on fait une proposition forte et quand les gens accrochent, ils accrochent plus. J’ai fait pareil avec Discordia : on est dans un film d’heroic fantasy, on joue avec les codes du genre : les costumes, les épées, la magie et même des monstres, mais c’est aussi un film - je ne dirais pas réaliste, mais naturaliste. J’ai essayé de rendre ce monde tangible, d’aller chercher des détails, des textures qui donnent malgré tout une impression de réalisme. Ce sont des défis qui me plaisent bien. La deuxième chose que j’aime bien faire, c’est pousser les personnages dans leurs derniers retranchements, quitte à franchir la limite, qu’ils fassent une grosse bêtise et que ce soit la conclusion du film, et pas forcément qu’ils se rachètent à la fin. Jouer sur les nuances de gris et voir jusqu’où le spectateur va accepter de suivre un personnage. Et si ça va trop loin, tant pis, c’est ça qui est intéressant…
C. : Raconte-nous la genèse de Discordia. Un film d’heroic fantasy en Belgique. Mais qu’est-ce qui t’a pris ? C’est un peu suicidaire, non ?
M. R. : Faire un film d’heroic fantasy en Belgique est effectivement une mauvaise idée (rires). Mais je ne regrette rien. La genèse du projet est un peu magique, comme le film : je travaillais sur un autre projet de long métrage, sur lequel, avec mon producteur, Stéphane Lhoest, nous patinions, nous n’étions jamais contents. Je n’arrivais plus à trouver une approche fraîche. Puis l’esprit vagabonde, on imagine d’autres idées... La première chose à laquelle j’ai pensé, c’est un trio de personnages, à commencer par un père qui a perdu sa fille, puis sa fille qui réapparaît dans sa vie, mais qui a changé si profondément qu’ils n’arrivent plus à se reconnecter, à recréer leur relation. À côté de ça, j’avais un désir de filmer la forêt, de tourner dans la nature, en décors réels. Donc je me suis tout de suite demandé si je ne pourrais pas mélanger les deux. Et la seule façon était de faire un film de fantasy. Ça m’a plu de dire : « Faire un film d’heroic fantasy en Belgique, c’est impossible, donc faisons-le ! » J’aime bien les défis un peu stupides : c’est très motivant et ça m’a aidé à embarquer pas mal de gens dans la production, parce que nous avions très peu de moyens. Il a fallu démarcher des chefs de poste, des techniciens, en leur expliquant qu’ils allaient être payés un minimum, que le travail serait dur, que ce serait toujours en extérieur et que les conditions ne seraient pas faciles. Mais quand je leur disais que c’était de la fantasy, avec des combats à l’épée, des effets spéciaux, plein de gens m’ont dit : « Ça a l’air compliqué, mais quand va-t-on me reproposer quelque chose comme ça ?! » Beaucoup de gens ont dit oui pour le défi aussi. Nous nous sommes donc retrouvés avec une équipe très soudée et très volontaire.
C. : Peux-tu nous raconter de quoi parle le film ? Quels sont les thèmes que tu as voulu développer dans cette histoire ?
M. R. : Le pitch, en quelques mots, c’est l’histoire d’un homme entre deux âges, un peu vieillissant, Carver, qui vit seul dans une forêt un peu suspecte. Il vit en ermite, il chasse, il boit, il coupe du bois... Sa vie a l’air un peu misérable. En fait, il attend. Quinze ans plus tôt, il a perdu sa fille, Aerin, enlevée par une tribu inconnue. On apprend qu’il a parcouru tout le continent à sa recherche pendant des années. Il ne l’a jamais retrouvée et il est finalement revenu à son point de départ. Il se dit que si Aerin réapparaissait, elle reviendrait d’elle-même là-bas. Et c’est ce qui se passe ! Mais quand elle revient, elle a changé et elle est de retour avec une mission : le tuer ! À partir de là, ça va être difficile de reconstituer la relation père-fille, mais ils vont quand même essayer…
C. : On imagine qu’un tel projet a dû rencontrer une certaine résistance de la part de différents interlocuteurs au départ, qui ont dû te prendre pour un fou… Parle-nous un peu des fous furieux qui t’ont fait confiance et qui ont accepté de financer ce film.
M. R. : Mais je suis fou ! (rires) En fait, ça n’a pas été aussi difficile qu’on pourrait le penser. Mais après le tournage, ça a été beaucoup plus difficile qu’on pourrait le penser ! (rires) Comme je l’ai dit, je travaillais sur un autre projet. Puis j’ai appelé Stéphane Lhoest et je lui ai dit que j’avais une idée. J’ai écrit un petit document de deux pages et demie, un genre de synopsis mélangé à une note d’intention. Je lui ai envoyé, il m’a rappelé tout de suite et il m’a dit : « On le fait » !... « Ah… Ok » (rires). Ça faisait des mois qu’on ramait sur un projet, et là, il me dit qu’il faut le faire, que c’est super ! Il m’est apparu qu’on pouvait le faire avec peu d’argent et l’idée est venue de le présenter pour ‘l’aide aux productions légères’ de la Fédération Wallonie-Bruxelles… et on l’a eue ! Ce n’est pas qu’on ne s’y attendait pas, mais la Commission du film, c’est un peu une loterie. Et là, ils nous ont dit oui ! Très vite après, RTL s’est engagée dans le projet, et encore un peu de temps après, grâce à la persévérance de mon producteur, nous avons eu BeTV. Donc nous étions à fond ! Mais après, ça s’est arrêté : plus personne ne voulait nous aider et nous donner de l’argent, mais la production était lancée et nous avons donc fait avec. Nous avons dû réinventer, réécrire plein de choses. Mais heureusement, comme ça avait très bien démarré, ça ne s’est jamais arrêté ! Nous avons un coproducteur français aussi, Same Player, avec Vincent Roget, qui nous a rejoints beaucoup plus tard.
C. : Parle-nous de ton casting : Sophie Breyer, Thierry Hellin et Soufian El Boubsi. Comment s’est déroulée votre collaboration et comment se sont-ils impliqués dans la préparation ?
M. R. : Pour jouer Aerin, qui revient en cours de film et devient l’héroïne qu’elle n’était pas au départ, j’ai tout de suite pensé à Sophie, que j’avais vue un peu comme tout le monde dans la série La Trêve, où j’avais trouvé qu’elle avait une cinégénie formidable, un regard, des yeux fascinants et très expressifs, qui lui permettent de jouer très calme, très en retrait. Elle peut exprimer beaucoup de choses avec un petit mouvement de visage ou avec ses grands yeux. J’ai ensuite vu des courts-métrages qu’elle avait tournés avant, puis je l’ai contactée sur base des deux pages et demie dont je parlais tout à l’heure. Nous nous sommes rencontrés et ça l’a emballée tout de suite. Elle a lu plusieurs versions du scénario et nous avons construit le personnage ensemble depuis le tout début. Ensuite, nous avons eu plein de difficultés en termes de montage financier, de décors. Puis à un moment, elle s’est blessée - en faisant du foot ! Donc il a fallu reporter le tournage, mais elle n’a jamais lâché le bateau. Fidèle au poste jusqu’au bout !... Pour le rôle du père, ça s’est passé très différemment. Thierry Hellin est un comédien de théâtre aguerri, qui a fait quelques apparitions dans des séries et des courts-métrages. Pendant le premier ou le deuxième confinement, il a consulté l’annuaire des professionnels du cinéma de Cinergie, a relevé toutes les adresses e-mail des réalisateurs, et a envoyé 200 e-mails avec un showreel qu’il avait fait lui-même, en disant : « Je suis acteur de théâtre, on ne travaille plus parce que tout est fermé, mais les tournages de cinéma continuent ; si vous avez envie de travailler avec moi, ça m’intéresse ; je n’ai pas beaucoup d’expérience au cinéma, mais j’ai envie d’en avoir »… J’ai trouvé que c’était assez humble de sa part. Je ne connaissais pas Thierry, parce que je ne suis pas très branché sur le théâtre, mais en regardant son showreel, je me suis dit qu’il serait super dans le rôle du père. Je ne lui ai pas dit tout de suite, j’ai continué à écrire, et quand je l’ai contacté, le confinement était terminé. Il avait du travail, des pièces de théâtre qui arrivaient. Mais nous avons eu une belle rencontre humaine et il a été tellement enthousiasmé par le projet que nous nous sommes arrangés pour caser le film dans son agenda, qui était bien chargé à l’époque. Le troisième larron, c’est Soufian El Boubsi, qui lui aussi vient du théâtre et qui joue le rôle du fiancé d’Aerin, Darioth, qui s’est échappé comme elle de cette tribu mystérieuse et qui vient perturber cet équilibre déjà très fragile qui commence à se créer entre le père et la fille. C’est un personnage un peu duplice : on ne sait pas trop s’il est vraiment gentil, vraiment méchant ou un peu des deux… L’engagement de Soufian a été plus compliqué. Nous avions un autre acteur, qui était casté. Quand Sophie s’est blessée, il y avait deux possibilités : soit la remplacer, soit repousser le tournage. J’ai préféré repousser le tournage, mais il fallait que ça convienne aux autres acteurs. Nous nous sommes arrangés avec Thierry, puis nous avons contacté ‘Jérémie’ – dont je tairai le nom – et il ne nous a jamais répondu. C’est très bizarre. Cet acteur a disparu. Alors, il va bien, je l’ai vu depuis dans d’autres trucs, mais il ne nous a jamais répondu pour dire si ça l’arrangeait ou pas (rires)… Nous nous sommes donc rendu compte que nous n’avions plus de troisième rôle. Et c’est via les chorégraphes de combat qu’on a trouvé Soufian. Un d’entre eux connaissait ce jeune comédien qui avait déjà une bonne expérience des combats à l’épée. Comme nous devions changer d’acteur, nous avions beaucoup moins de temps pour l’entraîner, donc c’était bien d’avoir quelqu’un qui avait déjà une expérience de combat, surtout que son personnage est censé être le meilleur à l’épée. Je suis allé le voir au théâtre, où il jouait Coriolan, de Shakespeare. Ça tombait bien, parce que Coriolan et Darioth ont pas mal de points communs : ce sont tous les deux des hommes très dignes, très calmes en apparence, mais qui, à l’intérieur, bouillonnent de rage et de méchanceté… Le gros boulot pour les comédiens, c’était l’entraînement à l’épée. Ce sont vraiment eux qui se battent, il n’y a pas de trucages, mais pour ça, c’est deux ou trois mois d’entraînement, deux fois par semaine, avec des maîtres d’armes, avec des exercices à faire chez eux. Ça nous a permis de jouer avec de vraies épées, pas en plastique ou en aluminium. Ce sont des épées qui peuvent être dangereuses : s’ils faisaient une connerie, ils pouvaient vraiment se blesser ! Elles sont lourdes, donc ça leur demandait de vrais efforts et je pense que ça se voit à l’écran. Pour moi, c’était un kif de faire faire des combats à l’épée aux acteurs, sans trucages, et de pouvoir le faire en plan-séquence.
C. : Tu retrouves ta directrice de la photographie, Émilie Montagner, qui avait déjà travaillé sur tes courts-métrages. Quel aspect visuel avez-vous cherché à créer ?
M. R. : Avec Émilie, nous avons une grande complicité depuis mon premier court-métrage. Nous avons construit une méthode de travail où nous nous comprenons. Parfois, nous n’avons même pas besoin de parler, elle sait déjà ce que je pense de la prise qu’on vient de tourner. Donc, c’est très confortable, très agréable de travailler avec elle, d’autant plus que c’est une amie, ce qui ne gâche rien. J’ai l’impression, quand je regarde ses images, que c’est moi qui les ai filmées, que c’était moi derrière la caméra. On voit ce que je lui ai demandé de faire, mais aussi son propre apport artistique. Nous avons fini par avoir le même instinct, notamment lorsqu’il se passe quelque chose d’imprévu, elle réagit toujours de la façon dont j’espère qu’elle va réagir. Nous avons travaillé entièrement avec la caméra à l’épaule, c’était une volonté de ma part, j’avais envie que la caméra soit un personnage. Il n’y a pas beaucoup de personnages dans le film, mais la caméra et la forêt en sont, c’était une façon de peupler cet univers. La caméra a une volonté propre, elle peut décider de quitter un personnage pour aller ailleurs. Nous avons une méthode où, de temps en temps, la caméra s’accroche à un personnage, comme si on avait mis un crochet sur lui, et quoi qu’il fasse, on le suit. Là, évidemment, il y a des leçons à prendre chez les frères Dardenne, mais nous avons essayé de créer notre propre univers. Ce que j’aime aussi, c’est de travailler beaucoup les contrastes et les couleurs : avoir des couleurs qui explosent à l’écran et une image très vive. On pourrait être tenté, dans les bois, dans cet univers médiéval, de faire quelque chose de brun, de gris, d’un peu passé, mais ça ne m’intéressait pas du tout, j’avais envie d’un film très vivant. Comme c’est un film assez contemplatif par moments, qui prend son temps, autant avoir quelque chose à montrer ! C’est aussi ça le plaisir de tourner dans la forêt : on a des couleurs super vives. Même pour les intérieurs, dans la cabane de Carver, on a bien fait ressortir les couleurs. Tout ça, c’est un travail qui finit à l’étalonnage, mais qui commence avant les prises de vue, notamment pour ces scènes où Carver prépare des potions, où les couleurs des différents ingrédients ressortent bien. Ça fait partie des techniques pour rendre cet univers tangible et concret.
C. : Comment les créatures, les « Yeux rouges », ont-elles été conçues ?
M. R. : Comme nous sommes dans de la fantasy, il nous fallait des monstres ! Nous n’avions pas d’argent pour des dragons ou des licornes, mais nous avons donc des « Yeux rouges », comme on les appelle dans le film. Ce sont des créatures faites de fumée, qui sortent du sol et qui, parfois, disparaissent dans les airs et qui ont juste deux yeux rouges qui transpercent la nuit. C’est une idée qui était là dès le départ, depuis la version de deux pages et demie : Carver était surveillé par « des monstres », qui n’étaient pas définis, mais dont on voyait les yeux rouges de temps en temps, au loin dans la forêt. Pour trouver quel corps il y avait autour de ces yeux, il y a eu beaucoup de tentatives, de discussions, qui, évidemment, ont rencontré le souci budgétaire. Nous ne pouvions pas faire des animatroniques ni avoir des loups ou quelque chose comme ça. Petit à petit, dans ma tête est venue l’idée de s’inspirer du monstre du Voyage de Chihiro, cette créature noire un peu translucide. Nous pensions que ça pouvait être une présence inquiétante, mais pas complètement terrifiante, quelque chose d’un peu ambivalent. La question qui s’est posée immédiatement, c’est : est-ce qu’on le fait en effets pratiques ou en postproduction en images de synthèse ? Nous avons fait des tests pratiques, avec de grandes perches, des LEDS, mais ça ne fonctionnait pas du tout. Ça faisait pauvre ! Le film EST pauvre, mais il fallait faire en sorte que ça ne se voie pas ! Donc nous nous sommes repliés sur les images de synthèse, qui nous ont fait gagner énormément de temps au tournage. Les créatures n’apparaissent que de nuit, et si nous avions dû tourner de nuit, réussir à la fois la prise de vue par rapport à la technique, aux acteurs et aux monstres, les nuits auraient été très longues ! Là, nous pouvions tourner juste avec un repère : nous avions quelqu’un sur le plateau avec une perche et deux LEDS rouges pour que les acteurs aient quelque chose à regarder et que les magiciens des effets spéciaux puissent intervenir en postproduction. J’ai assouvi plein de fantasmes avec ce film : les combats à l’épée, la fantasy, les effets spéciaux... L’équipe de UFX ne s’est pas ménagée non plus. À un moment, nous étions un peu au bout de nos ressources et au bout du calendrier, mais ils ont encore insisté pour faire mieux : ajouter un peu de fumée, etc., pour que ces créatures n’aient pas l’air d’aplats en 2D collés sur l’image, qu’elles aient vraiment l’air d’être intégrées au décor. Ça a demandé pas mal de discipline au tournage, parce qu’il fallait tourner en fonction de ce qu’il était possible ou pas de faire en postproduction. C’est moins drôle, mais c’est de la discipline.
C. : Quelle ambiance musicale désirais-tu et quels instruments Marielle Vancamp a-t-elle utilisés ?
M. R. : La musique du film est composée par Marielle Vancamp, qui a, entre autres qualités, celle d’être mon épouse. Elle a travaillé à ma demande sur une musique acoustique, principalement avec deux instruments : le violon, qui est son instrument de prédilection, et un autre moins connu : la nyckelharpa. Si vous voulez savoir à quoi ça ressemble, regardez le film, parce que celle qui a servi à enregistrer la bande originale apparaît dans le film : Aerin en joue. C’est un instrument d’origine suédoise qui ressemble un peu à une vielle, mais avec un clavier. C’est aussi un instrument qui crée pas mal d’artefacts : on entend les touches, un « clic-clic », le frottement des cordes... Souvent, quand on l’enregistre, on essaie de gommer tout ça pour que ce soit plus « propre », mais j’ai dit à Marielle : au contraire ! Gardons tout ça, ce côté très vivant, très vibrant, très acoustique, pour que ça fasse écho à l’ambiance naturaliste du film. C’est l’instrument qu’on entend le plus dans la b.o. concernant l’élaboration de la musique, ça a été facile de travailler ensemble, puisque nous sommes mariés - et c’est une bonne chose, parce que je pense que je suis assez ennuyeux en termes de demandes : je pouvais lui donner un timing super précis : « de 17 minutes 23 à 19 minutes 24, il me faut tel type de musique », puis je lui donnais quatre ou cinq exemples de musiques pour lui montrer à quoi ça devait ressembler. Et débrouille-toi ! (rires)… C’est pas mal de boulot et Marielle a fait ça impeccablement. Il y a plein de morceaux qui sont des premiers jets et que j’ai gardés ! Elle avait également composé des thèmes par personnages avant le tournage. Et j’ai pu utiliser comme musique temporaire des morceaux qu’elle avait composés pour d’autres projets.
C. : Maintenant que le film est disponible en streaming, es-tu satisfait de l’expérience ?
M. R. : Ce que j’ai appris en faisant ce film, c’est que le défi fou que je m’étais lancé était vraiment un défi fou. Le film aujourd’hui est visible en streaming chez nos partenaires de BeTV, et il sera bientôt visible sur RTL. Mais c’est vrai qu’on a eu du mal à lui trouver une place, parce qu’il est inclassable. Les festivals de genre nous disaient que ce n’était pas assez « genre » - ça ressemble trop à un film d’auteur, à un drame. Et les festivals plus classiques de classe A nous disaient que c’était trop « genre » pour eux ! Donc c’est une très mauvaise idée de mélanger les genres ! Mais je ne regrette rien, parce que, malgré toutes les difficultés qu’on a eues, j’ai fait le film que j’avais envie de faire, que j’avais en tête. Il aurait été facile à plusieurs moments de jeter l’éponge, mais nous sommes allés au bout de l’aventure et ça, j’en suis fier et fier de toute l’équipe, qui n’a jamais lâché non plus. Donc, ce que j’ai appris de ce tournage, c’est que je suis vraiment heureux de l’avoir fait. J’assume le film, j’en suis très content. Mais la prochaine fois, je ferai autre chose !









