Merci d’éteindre en partant de Thierry de Coster
Qu’est-ce qui nous reste lorsque notre partenaire nous quitte pour un autre univers sous ou sur terre ou dans le ciel auprès des étoiles ? Comment se marque l’absence dans un couple aimant de celui ou celle qui est décédé(e) ? À l’automne de notre vie, forcément l’un des deux amants partira avant l’autre. Le lit-double ou king size sera vide à gauche ou à droite. L’oreiller qui restera froid deviendra le nouveau doudou qui tentera de combler l’absence.
En repensant aux instants passés ensemble, quel trait de caractère manquera le plus ? Sa grandiloquence, sa fougue parfois déconcertante, ses goûts pour un bon mets, un film d’amour ou un livre captivant ? Quand plus rien ne nous fâche, que nous apprécions le retour des souvenirs encore vivaces, on se remet à ressentir les sentiments au présent. Les petites phrases banales prennent un sens particulier et la maladresse de celles-ci conduit pourtant à l’éternel malentendu. On se connaît depuis longtemps et l’habitude a fini par rendre certaines choses agaçantes voire franchement énervantes et néanmoins, en dehors de leur contexte, elles récupèrent un charme indéniable auquel on aime se raccrocher.
À côté, dans le lit, la place reste vide et il ne reste que l’amour pour donner au souvenir une consistance tangible.
Illustration Gwendoline Clossais