Portrait de Michel Angely, comédien
D'origine auvergnate, Michel Angely, a grandi dans un petit hameau avec ses frères et soeurs, un père sévère et très autoritaire.
Michel, enfant, était "tout le temps parti dans les nuages", il n'arrivait pas à se concentrer, on le comprend mieux sachant qu'il est né sourd d'une oreille.
"J'étais un peu la honte de la famille. Mais mon père m'a pris sous son aile malgré son travail. J'ai toujours adoré regarder des films et j'allais les voir à la télé, en cachette chez les voisins. J'adorais les westerns et j'avais déjà décidé, dès 7 ans, d'être acteur ! Mon père, instituteur, m'a fait faire du théâtre, et il a vu que j'avais une certaine présence, même gamin.
Petit à petit, je suis devenu semi-professionnel, avec des rôles chaque fois plus importants. En Martinique, j'ai rencontré un scénariste qui voulait m'engager dans la série qu'il était en train d'écrire. Seulement, je ne parlais pas anglais du tout ! Mais cela a confirmé mon désir de jouer.
Je suis arrivé à Bruxelles où j'ai côtoyé le milieu artistique, et j'ai eu envie de me professionnaliser. J'ai suivi la formation complète à l'Académie d'Evere, chez Jean-Daniel Nicodème. Parallèlement, j'ai commencé à faire de la figuration, à avoir des petits rôles, puis des rôles plus importants.
J'ai travaillé avec Claude Volter, au théâtre des Galeries, avec la troupe les Molières et Mocassins de Charleroi, au Vaudeville de Charleroi, etc. J'ai commencé à faire beaucoup de tournages. J'ai également participé, dès ses débuts, à la Ligue d'impro, et j'adorais ça ! J'ai même organisé des classes d'impro et ça marchait très bien. J'ai pas mal tourné dans des publicités et des courts-métrages de fin d'études des écoles de cinéma.
Là, j'ai commencé à écrire des sketchs, à partir d'histoires vraies que je transforme de façon poétique et drôle, à la manière de Raymond Devos. Il a l'art de jongler avec les mots et de faire des phrases extraordinaires qui font rire tout le monde. C'est ce genre d'humour que j'aime ou dans le style de Jean Tardieu, entre le surréalisme et le réel, quasi de la science-fiction.
On m'a toujours mis dans les rôles de seconds couteaux, des personnages bruts mais qui ont le coeur sur la main, même s' ils ne le montrent pas, des protecteurs ou même parfois des bagarreurs vu ma corpulence, des personnages un peu malade, alcoolique, en détresse, dépressifs, ou des personnages un peu fou. J'aime la folie des gens. Je pars dans ce genre de rôles et j'aime ça ! Un acteur doit savoir tout jouer.
J'ai eu la chance immense de rencontrer Coline Serreau, avec qui j'ai fait un stage d'un week-end et avec qui j'ai appris énormément, rien que sur deux jours ! Je rêve de pouvoir jouer dans un de ses films : c'est une cinéaste impressionnante!"
