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Papa Zaza de Géraldine Charpentier

Publié le 22/02/2021 par Bertrand Gevart / Catégorie: Critique

Fraîchement sortie de l'école d'animation La Cambre, Géraldine Charpentier, la réalisatrice du magnifique Récit de soi qui abordait la violence des normes sociales et de genres et la question de l’identité, revient avec un film d’animation intime et personnel. Sélectionné au festival Anima, Papa Zaza raconte l’histoire d’un enfant qui vit au rythme de la maladie de son père.

Papa Zaza de Géraldine Charpentier

À bord d’une voiture, une famille aux traits saillants mais doux, apparait. Le passage devant l’indication de l’hôpital ne laisse planer aucun doute sur ce qui se loge au cœur du film: un deuil et des partages inachevés. Géraldine Charpentier nous plonge immédiatement dans l’intime et le drame, avec une narration pudique et bienveillante d’une petite fille qui raconte comment elle vit cette séparation avec son père. La fougue de l’enfance laisse progressivement place à l’inquiétude, à l’incompréhension et puis à affronter la disparition d’un être proche.


C’est donc avec des couleurs désaturées de l’aquarelle numérique et à hauteur d’enfants que la réalisatrice transmet cette histoire très personnelle et tragique qui est la mort d’un père lorsqu’on est enfant. À travers ses yeux et sa voix, nous vivons l’attente et l’hospitalisation de « Zaza » qui, dans une ironie dramatique pleine de tendresse, lance les derniers regards vers ses enfants qui semblent trop jeunes pour comprendre.
Finalement, comme si elle revenait sur son propre vécu, Géraldine Charpentier arrive à maintenir toute la beauté et le tragique de son histoire et nous transmet des émotions fortes et justes. Un film sur le deuil, mais aussi sur les silences qui l’entourent et avec lesquels on grandit.

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