Paulette de Louise-Marie Colon

La vache et le poulailler

Ce deuxième travail de première année à La Cambre a valu à Louise-Marie Colon, par ailleurs institutrice de formation, une sélection au prestigieux Festival de Cannes cette année 2001, en compétition pour le meilleur court métrage.
Selon une technique imposée par l'Ecole Supérieure des Arts Visuels, elle réalise ici un exercice en dessin animé tout à fait convaincant. Paulette est une vache. Mais elle n'a pas la chance de pâturer et de regarder passer les trains. L'histoire commence dans une vaste prairie. Un coq et une poule célèbrent leur nuit de noces avec passion. Ils sont mariés, vivent heureux, et ... attendent beaucoup d'enfants. Mais alors que la poule couve amoureusement, Paulette descend du ciel, catapultée par une cloche de Rome et bien cachée dans son oeuf hors-norme. Elle atterrit ainsi une nuit de Pâques dans un poulailler et éclot au milieu de ceux qu'elle va prendre pour ses congénères : des poussins cent fois plus petits qu'elle! Paulette, se rêvant poulette, se plie à leur exemple et leurs défis pour faire partie de la famille...sans succès. Ni le concours de piaillement, ni la taille des crottes, ni la dégustation de vers ne vont conforter Paulette dans sa vie de poule. Découragée, elle rencontre alors par hasard une grenouille, avec laquelle elle se découvre d'étranges similitudes. La voilà repartie, peut-être, pour d'autres tentatives. Ce film nous parle de quête d'identité, d'insertion familiale, de mimétisme pour être conforme et dit aussi de ne pas l'être... Cette très courte animation nous dit tout ça, mais si vite et si simplement qu'elle fait avant tout rire. Sa technique simplissime : fonds blancs et traits colorés ronds et naïfs mettent à l'aise. Les notes d'humour incitent à la légèreté. On rit de ces situations où une vache sympathique prend pour ses semblables de minuscules poussins, de surcroît difficiles à vivre!

Dominique Seutin