Dans Plat de résistance, joliment titré Mealitancy pour l’international, les réalisatrices Zinia Scorier et Marie Royer brossent le portrait d’activistes et de citoyen·es qui utilisent leurs pratiques alimentaires comme outil de lutte anticonsumériste.
Plat de résistance - Zinia Scorier et Marie Royer - 2024
Mis en images sur base d’enregistrements audio collectés en 2020 aux quatre coins de Dijon et de Besançon, et plus précisément dans les occupations du Quartier Libre des Lentillères, au Jardin de l’Engrenage ainsi qu’au Jardin des Vaites, Plat de résistance témoigne de la ferveur de ces personnes engagées pour un monde différent, dans un film doux par son esthétique, mais puissant par son message. Une œuvre qui atteste aussi d’un passé déjà révolu notamment pour le Jardin collectif de l’Engrenage aujourd’hui détruit par les promoteurs immobiliers qui avaient acquis le terrain. Cette violence déshumanisée de la machine capitaliste soutenue par l’appareil d’un État policier apparaît terne et sans vie, en contradiction avec les couleurs chatoyantes des plantes, animaux et humains qui habitent et font vivre ces espaces d’exception. Et sur les pas de petites fourmis que rien n’arrête, symboles de résilience et de lutte sans fin, nous suivons les récits tantôt heureux, tantôt tristes de ces lieux où la nature et l'humanité vivent à nouveau en harmonie.
Un film beau et puissant, militant sans être misérabiliste, qui nous engage par son énergie à questionner les pratiques de nos sociétés et de nos gouvernements pour plus d’équité, de respect mutuel et de partage.