Une danse dans la forêt hivernale nous initie à la jouissance.
Prends-moi dans les bois, collectif Bande James Bond - COURTS MAIS TRASH
Des corps nus dansent dans les bois, des cris résonnent entre les troncs. L'esthétique onirique qui superpose des photos à ces images en mouvement fige la vitalité de la danse et crée des moments de suspension inquiétants où on commence à se demander ce qui se cache derrière les mystères de la forêt: un conte, un rite païen, un sacrifice ?
Une vulve en gros plan nous ouvre la porte vers la seconde partie du film qui dure le temps d'un souffle. On se laisse emporter par la voix qui répète prends-moi, prends-moi dans les bois, par les respirations de plaisir et les ruissellements de l'eau; on s'abandonne devant cette incantation.
Des fragments de moments sexuels surgissent alors de la forêt: un homme se masturbe, une personne sur le strap-on de sa partenaire, des mains caressent des fesses, des visages en jouissance.
Le film s'accélère au rythme des souffles, les cris de plaisir et de rire se superposent, des gouttes d'eau glissent des feuilles : de l'inspiration du désir jusqu'à l'expiration de l'orgasme, le film trace le chemin de la jouissance.
C'est dans sa dimension de jeu joyeux et loin de tout rapport de domination que le sexe est représenté. S'il arrive à l'orgasme, le film n'organise pas son récit autour de celui-ci, il n'en fait pas une obsession, comme on peut souvent le voir dans les films porno.
C'est une aventure fluide qu'il nous propose, où les allers-retours entre la forêt et le corps humain proposent une expérience sensorielle singulière : salive, cyprine et gouttes de pluie se mélangent, des caresses sur la peau humaine et sur la peau des arbres s'enchaînent.
Un jeu lumineux et doux qui questionne et réfléchit à la fois le récit et l'esthétique des représentations classiques du sexe.