Le court métrage documentaire Quand l’eau deviendra noire retrace le tumulte intérieur de Julio et sa femme et leur lutte contre l’exploitation minière dans la vallée de l’Intag en Équateur. Le désastre écologique et social guette leur village, Apuela : les fabricants de voitures électriques souhaitent extraire le cuivre de leurs sols pour fabriquer les batteries de leurs engins. La vielle dame tire la sonnette d’alarme : les cours d’eau seront transformés en décharges à ciel ouvert si ce projet est mené à bien.
Quand l’eau deviendra noire de Liora Berliner et Ophélie Neve
Publié le 27/03/2023 par Gauthier Godfirnon / Catégorie: Critique
La qualité esthétique du film réside dans les superbes images de la nature environnante. Liora Berliner et Ophélie Neve veulent ainsi émouvoir le spectateur face à ces paysages en proie à la dévastation. Mais les thèmes abordés s’avèrent retentissants : le gouvernement équatorien et les entreprises s’allient pour détruire les villages et expulser la population afin d’engranger plus de bénéfices. Les conflits d’intérêts s’immiscent au sein même de la communauté et de la famille des intervenants. Un ami de Julio, ancien militant écologiste, et la fille du vieil homme se sont fait « conquérir » par la soif de profit. À la fin du documentaire, Julio souligne l’inégalité criante de la répartition des richesses obtenues grâce à cette exploitation et tente de convaincre ses autres enfants de s’opposer immédiatement à ces projets aussi néfastes pour la justice sociale que pour la protection des écosystèmes locaux.
Quand l’eau deviendra noire questionne le rapport à l’argent, la corruption, le respect de la nature et la lutte des classes, en illustrant l’interrelation des luttes écologiques et sociales.
