Rachid et Goliath de Nathan Zylbersztejn
Rachid et Goliath, court métrage de Nathan Zylbersztejn est une variation sur le thème des flics ripoux. Deux flics montois corrompus coincent un jeune maghrébin pour en faire un indicateur. Le hasard les met sur la piste d’escrocs dévalisant les personnes âgées. Ils essaient de leur ravir leur butin mais se font attraper grâce à l’astuce du jeune immigré. Le film, s’il s’était arrêté là serait un fameux pied de nez au racisme et aux tracas que ne subissent que trop les jeunes maghrébins. La chute nous emmène dans une ritournelle misanthropique qui est l’apanage d’un certain cinéma d’Autant-Lara que, jadis, Truffaut fustigea. De plus le réalisateur verrouille un film qui n’a que trop tendance à saturer ses plans.
Outre le clin d’œil au prototype qu’est C’est arrivé près de chez vous, un peu inutile car on voit mal qui pourrait réaliser C’est arrivé près de chez vous 2, nous préférons l’hommage adressé à Brian de Palma à travers l’utilisation du split screen. (1) Cette esthétique de l’éclatement propre aux thrillers de de Palma, cinéaste culte des jeunes générations (à juste titre) et trop souvent méprisé par la critique (sauf en France) nous semble plus porteuse d’avenir que le style plan-plan de Claude Zidi (Les Ripoux 1 et 2). Bref Nathan Zylbersztejn s’il n’a pas encore fait le tri entre ce qui l’inspire et ce qui est stéréotypé, a bien compris qu’on amène le spectateur au dénouement en repoussant toujours celui-ci. Le scénario est bien ficelé, de rebondissements en rebondissements (sauf le dernier plan, répétons-le qui nous semble too much). Comme il s’agit d’un premier film autoproduit en DV, nous espérons que le réalisateur nous offrira un second essai.
(1) Scarface et Carlito’s way ne cessent d’être réédités en DVD, simple, collector, collector special, etc. Les jeunes rappeurs reprennent des dialogues de ces films dans leurs chansons.