Seul représentant de l’animation dans les courts-métrages en compétition au Festival de Gand 2021, Rode Reus d’Anne Verbeure nous conte la triste histoire d’un géant solitaire, tombé ou apparu sur Terre, en recherche de liens mais auquel seul le Soleil semble répondre.
Rode Reus de Anne Verbeure
Publié le 29/10/2021 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Seul, au milieu des autres. Une thématique décidément récurrente des productions de ces derniers mois. Et comment pourrait-il en être autrement ? Sans parler directement de la période de troubles que nous venons de vivre et vivons encore aujourd’hui, Rode Reus aborde la solitude au travers de son protagoniste, noyé dans l’indifférence. En résulte un film drôle par moments mais principalement tragique, où le géant en est réduit à percevoir et entendre les vies des autres êtres vivants qui l’entoure, sans possibilité d’interagir avec eux.
Pour construire cette créature, Anne Verbeure s’est inspirée des géants belges, membres inhérents des communautés, et de légendes vietnamiennes où l’une de ces créatures dévore le soleil. En mixant ces deux thématiques et en imprimant sa technique et son style, elle nous livre un film mélancolique, solitaire.
Une mise en garde contre l’isolement, autant qu’un éventail des récits cachés derrière les fenêtres de tout un chacun. Et par l’écoute du géant, par les nombreuses histoires que raconte le son du film, la cinéaste utilise l’invisible pour démultiplier les possibles, et montrer toute la diversité de l’humanité.
Par cette fable, elle semble nous dire que chacun et chacune d’entre nous peut être son propre géant, à la fois immense et solitaire. Et pourquoi pas, atteindre le firmament pour ensuite imprimer sa propre couleur sur le monde.
