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Scale de Joseph Pierce

Publié le 19/07/2022 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique

Tout n'est pas qu'une question de perspective, c'est aussi une question d'échelle. Celle du point de vue de l'enfant ou de l'adulte. Du père ou de la fille. Du camé ou de l'homme qu'il aurait voulu être.

Scale de Joseph Pierce

Dans Scale, court-métrage de Joseph Pierce produit entre Royaume-Uni, France, Allemagne et Belgique et présenté à Cannes puis à Annecy 2022, le personnage de Will navigue entre la lucidité et la folie, alors qu'il sombre de plus en plus loin dans son addiction. Un récit que l'animation rend encore plus cauchemardesque. Par la dissolution des corps et des espaces qui entoure le protagoniste, ou par la fusion complète qui s'opère entre passé, présent et futur, alors que l'on plonge dans les souvenirs de Will et de son bonheur déchu. En naviguant le long des autoroutes anglaises, les frontières entre réalité et rêverie s'estompent, au son monotone du personnage lui-même, dont la voix monocorde nous accompagne au fur et à mesure de cette descente aux enfers, ou cette élévation, selon le point de vue que l'on choisit.

Captivant par son esthétique toute en fluidité, Scale l'est tout autant par les sons et les bruits qui parcourent le film. Entre crissements et gargouillis, fontes et dégoulinements, l'animation n'en est que plus palpable. Une expérience visuelle dont on ne ressort pas indemne, et qui permet sans doute de lever le voile sur ce que peut être la vision d'une personne sous addiction pour les néophytes. Et ce, sans pour autant balayer les conséquences tragiques de celle-ci au profit d'une expérimentation sensationnaliste.

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