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Sébastien Vanderborght, membre de l’équipe du Cercle du Laveu à Liège

Publié le 17/01/2025 par Nastasja Caneve / Catégorie: Entrevue

Tout le monde se souvient de la SuperNova Coop, la coopérative lancée en 2017 par le cinéma Nova à Bruxelles, qui avait permis de récolter des sommes astronomiques pour sauver ce lieu culturel emblématique et le mettre à l’abri de la spéculation immobilière. Cet exemple de mobilisation citoyenne a donné de l’espoir à un autre lieu culturel : le Cercle du Laveu à Liège qu’on pourrait considérer comme le petit frère du Nova. Le bâtiment du Cercle est en vente et l’équipe, uniquement constituée de bénévoles, a lancé une campagne de collecte de dons, par l’intermédiaire de la fondation Mur par Mur, pour acheter le bâtiment, le mettre à l’abri et poursuivre leurs activités culturelles : cinéclubs, concerts, conférences, soirées.

Le Cercle du Laveu, c’est une petite salle intimiste d’une petite centaine de places assises gérée par une équipe de bénévoles qui se donnent comme des fous pour défendre leur amour pour les découvertes culturelles, c’est une programmation cinéma de qualité pour tous les publics, même les enfants ont droit à des après-midi ciné-crêpes, ce sont des films projetés parfois en 16 ou 35mm, c’est un lieu accueillant, chaleureux qui favorise les rencontres et les échanges, c’est un espace convivial où tout le monde est bienvenu et ce lieu a aujourd’hui plus que jamais besoin de soutien.

Sébastien Vanderborght, membre de l’équipe du Cercle du Laveu à Liège

Cinergie : Présentez-nous le Cercle du Laveu.

Sébastien Vanderborght: C’est un lieu associatif à Liège situé dans le quartier du Laveu, près de la gare des Guillemins et qui était, à l’origine, une salle de quartier. On sait qu’en janvier 1914 une salle de cinéma avait ouvert dans ce lieu et que cette salle a dû fermer en août 1914 avec le début de la guerre. Pendant tout le XXe siècle, elle a eu une série d’avatars comme, par exemple, une coopérative de consommation. Puis, ce lieu a été acquis par les œuvres de Don Bosco, dépendantes de l’église, qui sont toujours les propriétaires actuels. Ils en ont fait une salle paroissiale qui n’était plus très utilisée au début des années 2000.

C’est là qu’est née la dynamique collective dans laquelle le Cercle s’inscrit toujours une vingtaine d’années plus tard à travers des jeunes du quartier qui ont lancé un cinéclub une fois par mois puis deux fois par mois, et aujourd’hui une fois par semaine. Et autour de ce cinéclub se sont greffées toute une série d’activités : concerts, ateliers, conférences. Encore aujourd’hui, on a une programmation assez variée dont le cœur reste la projection de cinéma. Dans nos missions, on accueille aussi d’autres associations. On veut permettre à des petites associations liégeoises qui n’ont pas de subsides ou pas de local d’organiser des événements ou simplement des réunions.

 

C. : Augmenter la fréquence des cinéclubs était une volonté des membres ou du public ?

S. V. : Quand on a commencé, on avait un peu de mal à avoir du monde donc c’est vraiment la passion qui nous a poussés à développer cette activité. Il y a eu un âge d’or des cinéclubs dans les années 1970 puis avec le développement de la VHS, des DVD et d’internet, la possibilité de voir des films à la maison n’a cessé d’augmenter. Mais, pour nous, cela restait pertinent, malgré le contexte, de pouvoir regarder un film sur grand écran avec d’autres gens.

 

C. : Comment s’effectue la programmation ?

S. V. : Elle se fait de manière collective. Notre équipe est composée d’une vingtaine bénévoles et on procède par autogestion donc il n’y a pas de hiérarchie parmi les membres de l’équipe. Le nombre de personnes de l’équipe varie en fonction des disponibilités de chacun et chacune. Toutes les décisions se prennent de manière horizontale, et ce compris les décisions de programmation. On a une petite équipe de programmation cinéma qui depuis une dizaine d’années travaille par cycles thématiques de deux mois. On s’impose un thème qui est une sorte de contrainte créative, un prétexte à faire des choix dans l’immense masse du patrimoine cinématographique et on procède par brainstorming. Tel thème nous rappelle tel film, on visionne beaucoup de choses et à partir de toutes ces propositions de films qu’on discute, on trie et on finit par aboutir à une programmation de huit ou neuf films pour deux mois. C’est toujours un travail de programmation collectif.

 

C. : Comment pourriez-vous définir la philosophie du Cercle.

S. V. : C’est avant tout un lieu de rencontres : entre les spectateurs, entre l’équipe et les spectateurs, avec les différents intervenants, les réalisateurs qu’on invite assez régulièrement. On a même fait quelquefois des séances en visioconférence avec une réalisatrice de Los Angeles par exemple. Malgré internet, les DVD, Netflix, il y a petit à petit un regain d’intérêt pour les cinéclubs. Les gens se rendent compte que dans leur vie quotidienne, ils manquent un peu de contact humain et que voir un film avec des gens, boire un verre après, papoter après la séance, cela fait partie de la projection aussi. C’est ce qui nous différencie d’autres cinémas. Le bar est sur le chemin de la sortie et il y a vite une atmosphère de rencontres et de discussions informelles. On organise peu de débats formels après les films, sauf quand on a un réalisateur. On se veut un lieu de perméabilité avec le public, c’est aussi pour ça qu’on propose à des spectateurs de montrer des films parfois. Dans le quartier du Laveu et au Cercle, il y a une diversité sociale dans le public plus grande qu’on pourrait croire. On a eu régulièrement des gens en grande difficulté économique, morale, psychologique...

 

C. Est-ce que le reste de la programmation est choisie en fonction du thème choisi ?

S. V. : Pour la musique et les concerts, c’est difficile de coller à des thématiques. Comme on a peu de moyens pour les concerts, on fonctionne plutôt de manière opportuniste, car on a des contacts dans un certain milieu musical. C’est un peu en fonction des tournées des groupes qui cherchent une date en Belgique. Pour les conférences, les ateliers, les rencontres, on les organise en fonction du thème.

 

C. : Quelle est votre ligne éditoriale pour les programmations ?

S. V. : On ne s’impose rien sinon un objectif de découverte. On veut montrer des choses que les gens ne verraient pas ou peu ailleurs. On ne veut pas être redondants avec le cinéma ou la télévision. On tente de varier le plus possible, d’aller vers la fiction, le documentaire, de varier les époques, les pays de production, les genres. On fouille même dans les cinémas qu’on connaît moins bien comme le cinéma africain par exemple. On a beaucoup de cinéma européen, américain, japonais, soviétique, mais on essaie d’être ouverts à tout. On prend aussi du cinéma belge, mais on ne s’impose pas de contrainte de quotas. C’est en fonction du plaisir qu’on a de montrer un film. Cette notion de plaisir, comme nous sommes tous bénévoles, reste primordiale. On cherche des films qui nous ont émus. Cela ne veut pas dire non plus qu’on montre des films intellectuels pour un public restreint. Il nous arrive de montrer des films qui ont eu un succès commercial dans les années 1950, mais qu’on ne montre plus aujourd’hui.

 

C. : Est-ce que les bénévoles sont tous et toutes du quartier du Laveu ?

S. V. : Non, on essaie d’être le plus ouverts possible. N’importe qui veut pousser la porte pour donner un coup de main pour la programmation ou autre est bienvenu. À plusieurs reprises, on a invité des spectateurs réguliers du cinéclub à présenter eux-mêmes un film. Au départ, c’étaient des gens du quartier et petit à petit, d’autres gens intéressés se sont investis. Aujourd’hui, les 2/3 sont du quartier. Et beaucoup de gens associés au service social du Laveu, qui occupait l’étage du Cercle précédemment, sont parfois en grande détresse et certains se sont mis à fréquenter le Cercle. On a pu leur proposer aussi d’intégrer l’équipe pour donner un coup de main comme bénévoles. C’est aussi une manière d’ouvrir la porte et de créer des liens.

 

C. : À long terme, vous voudriez créer un poste rémunéré ou vous voulez rester bénévoles?

S. V. : La question s’est posée, mais on ne veut pas rentrer là-dedans pour l’instant. On a décidé de tenir sur un principe de bénévolat et de plaisir et de ne pas entrer dans du salariat avec des tâches poubelles. Quand on a fait la demande de subsides en éducation permanente, un montant est normalement alloué à la création d’un emploi, mais le décret permet de refuser de consacrer de l’argent à cet emploi et garder cet argent pour des fonctionnements divers. On a refusé et on est d’ailleurs les premiers à le faire. On ne tient pas un discours contre le salariat ou contre l’emploi rémunéré, mais on veut assurer une circulation des tâches et ce qu’on envisage peut-être à terme, ce sont des rémunérations ponctuelles à la tâche. Certaines tâches sont fixes comme la comptabilité assurée par un comptable, la technique est assurée souvent par les mêmes personnes aussi.

 

C. : Vous avez déjà fait des cycles sur un réalisateur en particulier ?

S. V. : Non pas encore, mais certains réalisateurs qu’on affectionne reviennent d’un cycle à l’autre. On avait déjà fait un cycle intitulé « Bigoudis, mise en plis » avec des films comme Le Mari de la coiffeuse de Patrice Leconte, mais aussi une conférence en musique sur la symbolique des coupes afro et dread qu’on trouve beaucoup revendiquées sur des pochettes de disques. Un thème a priori léger permet d’aborder des questions plus sérieuses.

 

C. : Comment projetez-vous les films ?

S. V. : On projette sous différents formats. On projette en numérique, mais on a aussi un projecteur 16mm et un projecteur 35mm qu’on a récupéré des Grignoux. On aime bien parfois montrer les films dans leur format original, car ça a un intérêt didactique très fort. Les gens voient comment l’image se met en mouvement. Il y a une démarche patrimoniale de technique et de savoir-faire. On est en pourparlers avec la Cinémathèque de Bruxelles pour pouvoir emprunter plus régulièrement des pellicules et les montrer chez nous. On est deux dans l’équipe à maîtriser ces projecteurs, mais à terme on aimerait former d’autres personnes.

 

C. : Vous collaborez depuis un certain temps avec La Vidéothèque Nomade, comment se passe cette collaboration ?

S. V. : La vidéothèque nomade peut s’appuyer sur le thème choisi pour faire sa sélection, mais ce n’est pas une contrainte absolue. Souvent, elle essaie d’en tenir compte, car pour eux, cette contrainte créative est intéressante aussi. Au départ, l’idée avec la Vidéothèque, c’était d’accueillir d’autres propositions que celles qui émanent de l’équipe de programmation. Et petit à petit, Philippe Le Fresne de la Vidéothèque Nomade s’est de plus en plus impliqué dans la programmation du Cercle.

 

C. : Comment financez-vous vos activités ?

S. V. : Pour les concerts, on s’appuie sur les recettes du bar, les entrées et les fonds propres. On a parfois un petit subside de la Province, mais ce n’est pas suffisant. Pour les cinéclubs et une série d’autres activités, on a reçu un subside de l’éducation permanente de la Communauté française après des années de recherche de subsides. Ce subside permet de financer un certain nombre de frais de fonctionnement et les droits d’auteur des films. On espère garder ce subside dans le futur malgré les changements politiques actuels. 

 

C. : Aujourd’hui, le Cercle est en pleine campagne de financement. Pouvez-vous nous parler de cette campagne ?

S. V. : L’enjeu pour nous n’est pas seulement de sauver nos activités, mais de sauver à long terme un bâtiment des griffes du marché immobilier pour lui permettre de continuer à accueillir des activités culturelles ou associatives à très long terme. Dans les dernières années, les chouettes lieux de culture à Liège ont tendance à diminuer et ils manquent. Il n’y a jamais de concurrence ou de rivalité avec d’autres lieux culturels de ce genre, car le patrimoine cinématographique est sans fin.

Le bâtiment a été mis en vente par les propriétaires actuels, les œuvres de Don Bosco, qui ont besoin de liquidité pour mettre en œuvre d’autres projets intéressants de lieux associatifs dans le même quartier. La seule possibilité pour nous de pérenniser ce lieu est de le racheter. On a mis en place une levée de fonds sous forme de dons.

On a fait le choix de passer par une fondation et pas par une coopérative. La fondation était le meilleur moyen de pérenniser à plus long terme. La coopérative peut faire faillite, les dons peuvent être redistribués aux coopérateurs et c’est fini. Une fondation a un objet social et si elle met la clé sous le paillasson, elle est obligée de donner ses biens à une autre fondation avec le même objet social.

C’est la fondation liégeoise Mur par Mur qui va racheter le bâtiment, car cette fondation vise à mettre à l’abri des bâtiments du marché immobilier. Cette fondation passe par la fondation Roi Baudoin et cela permet une déductibilité fiscale.

Le bâtiment est en vente pour 290.000 et on mise sur 400.000 pour pouvoir réaliser des travaux dans le bâtiment (toiture, chauffage). On a des fonds propres assez modestes et donc on a lancé une campagne de dons en novembre qui va durer jusqu’en février. On a reçu 110.000 euros de dons. On a passé le cap d’un montant à partir duquel cela devient réalisable. Avec ce montant de dons et des emprunts bancaires, on peut racheter et avoir une charge de remboursement des prêts à notre mesure. Mais cela reste fragile et on aura une charge d’emprunts conséquente. Ces emprunts devront être remboursés avec nos recettes et le subside si on peut toujours en bénéficier. Plus on a de dons, plus on sera à l’aise pour s’en sortir et plus on peut envisager l’avenir sereinement.

 

C. : Qui vous soutient pour cette campagne ?

S. V. : Pour les donateurs, c’est difficile à dire puisque les dons peuvent être anonymes. Ceux qui donnent sont ceux de spectateurs assidus ou occasionnels du Cercle, des Liégeois ou des personnes qui viennent d’ailleurs qui ont envie que le Cercle reste, d’autres qui ne connaissent pas le Cercle, mais qui croient à ce type d’initiatives. On a reçu aussi le soutien d’autres structures culturelles qui ont relayé l’information comme les Grignoux qui diffusent actuellement une capsule informative avant leurs projections, le Nova à Bruxelles qui a vécu une expérience un peu similaire qui nous soutient beaucoup.

 

C. : Le Nova serait le pendant du Cercle à Bruxelles ?

S. V. : Il y a un lien très fort entre nous. Ce serait peut-être le grand-frère du Cercle puisque c’est une structure plus importante, ils sont plus nombreux et reçoivent plus de subsides. Il y a, entre nous, des échanges de bons procédés. On coorganise des projections avec le Nova. On fait partie d’un réseau européen de cinémas alternatifs, Kino Climates, dont le Nova fait partie. On est allés par exemple présenter un film au Rio à Gand il y a deux mois. On est dans la même démarche que le Nova.

 

C. : C’est la campagne du Nova qui vous a poussés à lancer cette campagne de financement ?

S. V. : Oui, l’expérience du Nova et celle de la cafétéria collective Kali à Liège dans le quartier Saint-Léonard dont le bâtiment avait aussi été mis en vente. Ils ont d’ailleurs mis sur pied la fondation Mur par Mur par laquelle on passe pour le rachat du Cercle. On est donc fort en contact avec Kali actuellement.

 

C. : Pour cette campagne de financement, avez-vous fait aussi appel au privé ?

S. V. : Les donateurs sont tous issus du privé et ils donnent à titre individuel. On a contacté quelques entreprises, on a eu le soutien de quelques gérants de boutiques liégeoises, on a reçu un beau soutien de Camera-Etc. Concernant les pouvoirs publics, on n’a reçu aucune nouvelle pour l’instant. On a fait quelques recherches pour voir ce qui était possible, mais ils donnent rarement des sous pour acheter des bâtiments. L’argent qu’on reçoit de l’éducation permanente qui nous soutient pour le moment peut servir à payer un loyer, mais pas à acheter un bâtiment. Ce que les pouvoirs publics peuvent faire c’est de rehéberger une structure ailleurs dans un lieu qui leur appartient. Mais nous on veut sauver ce bâtiment culturel dans un quartier essentiellement résidentiel.

 

C. : Où en êtes-vous dans la campagne actuellement ?

S. V. : On a passé le cap à partir duquel cela devient réalisable moyennant de gros efforts de remboursement dans les 10-15 années qui viennent. Il faut que la campagne continue à fonctionner pour que ce soit plus confortable. Pour le moment, on est confiants, mais si on n’y parvient pas, les dons ne peuvent pas être rendus aux donateurs à cause de la déduction fiscale, mais cet argent devra obligatoirement servir à une cause similaire qui pourrait être le rachat du bâtiment d’un autre lieu culturel liégeois et c’est la fondation Mur par Mur qui décide. En clair, l’argent donné va à la Fondation Roi Baudouin qui donne l’argent à la fondation Mur par Mur qui va racheter le Cercle. En passant par cette fondation, on s’assure que cet argent sera bien utilisé. Mais les échecs sont rares donc on y croit, mais on a encore besoin d’aide pour être le moins dépendants possible des banques.

 

C. : Qui sont les intervenants des petites capsules vidéo qui tournent actuellement pour le rachat du Cercle ?

S. V. : Ce sont des personnes à qui on a proposé de le faire. Il y a certaines capsules qu’on a réalisées nous-mêmes pour expliquer la situation. Mais on a aussi envoyé une série de mails à des gens qui étaient passés par le Cercle : des musiciens, des réalisateurs, des conférenciers qui sont venus présenter leur travail au Cercle et qui en gardent un bon souvenir. On leur a demandé de faire un petit quelque chose pour nous soutenir. Certains nous ont répondu, d’autres ne le sentaient pas, mais on a reçu des petites vidéos un peu décalées.

 

C. : À côté de ces vidéos, qu’est-ce que vous organisez dans le cadre de cette campagne ?

S. V. : On organise des apéros de campagne une fois par mois. Le prochain aura lieu le 31 janvier. Ces apéros sont des séances d’infos autour de la campagne, mais dans une ambiance détendue. On consacre une vingtaine de minutes à exposer la campagne ou un aspect particulier des enjeux du rachat, à répondre aux questions. La dernière fois, on a expliqué pourquoi on était passé par une fondation et non par une coopérative. Après, on mange et on boit un verre et on discute de manière informelle.

 

C. : Il y a aussi des écoles d’art liégeoises comme l’ESA Saint-Luc et l’Académie Royale des Beaux-Arts, qui participent à la campagne.

S. V. : On leur a proposé. On a fourni à chaque école un lot de bandes-annonces de films qui étaient passés au Cercle. On leur a demandé de fabriquer chacun une petite vidéo avec cette matière pour raconter quelque chose sur le Cercle. C’est un chouette exercice. Ce travail sur les bandes-annonces donne un résultat très différent de l’image du cinéma intello ennuyant. On pourrait avoir l’impression qu’on passe des films d’action tout le temps, ce qui n’est pas vrai, mais on en passe quand même.

 

C. : En quoi consiste le prochain cycle ?

S. V. : On a consacré les mois de novembre et décembre à un cycle autour de la propriété, cela nous semblait pertinent de questionner cette idée vu notre situation. On entame en janvier le cycle « Sauvons le Cercle, Rachetons le Cercle » pour lequel on a invité une série de personnalités liégeoises plus ou moins connues et influentes dans le milieu culturel à proposer et présenter un film. Ce sont des cartes blanches avec la contrainte qu’on s’impose pour nous-mêmes aussi, celle de la découverte. L’idée de montrer des films que les gens ne voient pas ou très peu d’après les personnes invitées. On veut fouiller dans toute la partie immergée de l’iceberg du cinéma. Ce qui sort sur les écrans habituellement, c’est une toute petite partie de ce qui existe. Parmi ces personnalités, il y a Bouli Lanners, Jaba qui est un graffeur liégeois, Riquet qui est chanteur et musicien, il y aura une soirée piano-bar avec Johan Dupont. Pendant deux mois, des acteurs du monde culturel liégeois jouent un peu le rôle d’ambassadeurs pour contribuer à la défense d’un lieu culturel.

 

C. : Pourquoi il faut soutenir le Cercle ?

S. V. : D’abord, si on croit à l’intérêt d’avoir des lieux culturels diversifiés un peu partout, c’est pertinent. C’est se battre pour le maintien d’une diversité culturelle qui a du plomb dans l’aile et qui risque d’en avoir de plus en plus dans l’avenir. Beaucoup de Liégeois ont soutenu le Nova parce qu’on trouve ça pertinent et parce qu’on y va et l’inverse est vrai. C’est intéressant pour des Bruxellois de soutenir le Cercle parce que ce n’est pas très loin. Les Bruxellois viennent souvent au Cercle pour des concerts. Cela permet les échanges culturels.  

 

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