Septembre de Salomé Richard

Petite fête entre amis, de celles où on se sent bien, bien entouré, bien accompagné. Entre elle et lui, on s’imagine déjà plongé dans les draps : on rigole, on se chahute, on se taquine, on s’approche du moment où les corps se passionneront l’un pour l’autre pour cheminer vers un plaisir partagé. Mais, tandis que le jeu amoureux se danse au travers d’une chorégraphie riante et légère, subrepticement, une ombre passe, le charme se rompt, la petite folie succombe sous le poids d’une gêne indicible. Quelle charge aussi lourde et aussi insidieuse peut faire mourir les actes les plus tendrement volages ? Judith se trouve ainsi confrontée à son histoire de mec et à ses doutes. Alors, d’abord charmeuse, aguicheuse, entreprenante, elle tente de se convaincre qu’elle plaît au risque de se mettre en danger par insouciance. Elle fait de ses recherches sa principale préoccupation et tente de trouver la pierre d’achoppement. Elle sent le déséquilibre dans sa relation mais n’en perçoit pas clairement la raison.
Disons plutôt que cette probable raison n’a pas le même poids pour elle et lui. Elle ne voit pas a priori ce qui, lui, le perturbe. Et lorsqu’enfin elle en reçoit l’information et qu’elle met en œuvre ce qu’elle pense avoir à faire pour retrouver ce charme qui lui manque tant, elle éprouve, malgré elle, une cassure qui semble irréparable.