Slow Motion de Pascal Adant
Une petite mouche farceuse et vandale, ricanante et vicieuse comme les Gremlins de Joe Dante, s’amuse à disperser le pollen patiemment récolté par les abeilles, à détruire les toiles d’araignées, bref, à filer le bourdon à tout un tas de bébêtes qui font « bzzzzzz » et qui font « cccrrrrrr »… Lorsque la coquine aperçoit un escargot à l’air peu dégourdi, elle se trouve une nouvelle victime innocente à persécuter et lui propose une course qu’elle croit, gagnée d’avance, les doigts dans le… euh,… dans ce qui, chez la mouche, fait office de nez… Sogny Films nous présente ici un petit court métrage amusant et cocasse, à l’humour mordant plus proche de l’œuvre de ce fou furieux de Tex Avery que de celle du gentil (mais très raciste disent les mauvaises langues) Walt Disney. (Au fait, ceci dit en passant, saviez-vous que c’est en trempant une petite souris noire dans son bain à bulles que ce vieux tonton Walt a découvert que Mickey mousse ? Eh bien maintenant vous le savez…) Animation traditionnelle un brin vieillotte, ambiance Baygon Vert, univers champêtre et bucolique à la Maya l’Abeille (légèrement plus trash et à l’ambiance poil à gratter comme en témoignent les cadavres d’escargots, meilleur gag du film) sont au menu de ce très court court réalisé par l’autodidacte Pascal Adant, un garçon extrêmement capable, à la fois réalisateur, scénariste, producteur, animateur, monteur, colorieur et psycho-pédicure. Pas mal pour un seul homme ! Adant reprend l’argument de la célèbre fable de La Fontaine et remplace ici Le Lièvre et la Tortue du célèbre conteur zoophile par La Mouche et l’Escargot.
Rien ne sert donc de courir, il faut partir à point, et c’est ce dont va se rendre compte l’espiègle et farceuse d’une jolie et sexy petite escargote (désolé pour la coquille…) Ce qui fera un escargot… tout chaud. La morale est donc sauve et tout est bien qui finit bien dans le meilleur des microcosmos… ? Slow Motion est donc un petit court qui, faute d’une grande ambition, ne révolutionnera assurément pas le monde de l’animation mais qui suscite d’emblée la sympathie. A l’instar de son héros récalcitrant, Pascal Adant risque de laisser des traces dans le petit monde de l’animation belge. Je vous conseille donc de ne pas rater le coche et de prendre la mouche avec Slow Motion, car force est de constater, qu’il a su créer un chouette univers, Adant… mouche qui finira dévorée par une plante vorace et carnivore (carnivore à condition d’admettre avec cette fameuse suspension d’incrédulité qu’une mouche contient de la viande…) tandis que l’escargot débonnaire, arrivé vainqueur sur le podium, trouvera un amour baveux en la personne.