Une métaphore sadienne étrangement contemporaine
C'est Byzance ! Il y a quelques mois, la sortie sur 3 DVD de la fabuleuse série des Téléchat réjouissait le cinéphile espiègle et dans la foulée resurgit maintenant, en cerise sur le gâteau, l'autre perle léguée par le trio infernal qui bouscula le paysage audiovisuel belge des années 80. Scénarisé par Roland Topor, produit par Eric Van Beuren et réalisé par Henri Xhonneux, Marquis plonge dans un univers sadien, reconstitué avec beaucoup de finesse jubilatoire et de sensibilité par le regretté animateur de Panique. A la veille de la révolution française, Marquis, le chien de la monarchie, est emprisonné à la Bastille. Isolé dans sa cellule, il n'a d'autres distractions que l'écriture et les dialogues qu'il entretien avec Colin, son sexe doué d'autonomie, de la parole et d'un sens critique pour le moins impertinent. Colin et Marquis philosophent et discutent de littérature, d'art, et de liberté sexuelle et politique. Parfois ils se disputent. Colin accuse Marquis d'être un utopiste, un idéaliste neurasthénique et verbeux. Marquis reproche à Colin son impulsivité, sa vulgarité.