Stage face caméra de Toussaint 2019 avec Nastasja Caneve
Mon ressenti sur le stage face caméra de Toussaint 2019
J’avais toujours rêvé de faire du cinéma. Depuis longtemps. Puis, le temps passe. Puis, on se dit que c’est trop tard, impossible, utopique. Quelques figurations par-ci, par-là, quelques projets universitaires de réalisation, quelques passages télévisés et une longue expérience de presque 20 ans sur les planches. Jamais d’école.
Et, j’ai vu passer plusieurs fois cette annonce « Stage jeu face caméra » organisé par l’asbl AnotherLight. Je m’inscris. Oui ? Non ? J’en ai laissé passer plusieurs avant de sauter le pas. Puis, c’était Christophe Hermans qui le donnait ce stage de Toussaint. Du coup, j’étais encore plus emballée parce qu’il a de l’expérience et que son travail m’intéresse.
Du coup, me voilà, lundi soir, avec les autres participants. Une dizaine. Des jeunes, d’autres moins, des novices, des curieux, des théâtreux, des un peu expérimentés. Bref, le stage était ouvert à tous. Première prise de contact. Chacun se présente avant de faire l’exercice du neutre. Même si je l’avais fait des dizaines et des dizaines de fois pour mes projets théâtraux, je dois bien avouer que j’étais moyennement à l’aise. Personne d’ailleurs. C’est que le Christophe Hermans, il voit tout. Inutile de tricher, le corps et la voix ne trompent pas. Pour finir, une petite impro en petits groupes construite autour d’un conflit. Exercice basique quand tu viens du théâtre sauf que je me suis vite rendu compte que le théâtre n’allait pas vraiment m’aider… Angèle Bardoux, l’assistante de Christophe, nous donne les extraits à apprendre pour le mercredi soir. L’objectif : rejouer des scènes de films. « Inutile de les regarder, je ne veux pas d’imitation ». C’est clair.
Mercredi soir, extrait su, on commence les répétitions. Plusieurs petits groupes, plusieurs petits extraits issus de différents films : L’Enfant, Le fils, Nous ne vieillirons pas ensemble. On est coaché par Christophe et ses collaborateurs : Thomas Xhignesse et Lucien Gabriel. Encore une fois, le théâtre ne me sera pas très utile. Jeudi soir, rebelote. On répète après être allé prendre un verre avec notre duo pour mieux se connaître. Une semaine, c’est court.
Et, samedi, c’est le grand jour. Le tournage. On attend l’équipe, que tout soit prêt. Je fais le clap pour le premier groupe. CLAP, j’attends, je recommence, CLAP, j’attends, je recommence, CLAP, j’attends, … Quelques prises et on passe à ma scène. Les conseils sont les mêmes : « Fais-en le moins possible ». C’est assez étrange, de sortir les répliques comme ça.
Dimanche, on a rendez-vous avec le monteur, Patrick Tass, pour faire un exercice pas vraiment évident. On doit voir tous nos rushes et faire le tri, avec lui. Sentir quelle prise est la meilleure et expliquer pourquoi. C’est assez complexe et les acteurs ne sont pas souvent conviés à cette partie du travail.
Une semaine donc pour se familiariser avec le jeu face caméra, pour se rendre compte qu’il n’a absolument rien à voir avec le jeu théâtral, que c’est un autre métier, un autre timing, un autre modus operandi. Une semaine, c’est court. Sans compter qu’il y a autant de manières de travailler que de réalisateurs mais c’est un bon début pour quiconque voudrait tenter le coup, découvrir l’envers du décor et se familiariser avec les processus de fabrication d’un film court. Mais, c’est aussi une semaine pour se dépasser, vaincre sa timidité, travailler en groupe, éveiller sa créativité et, affronter son propre regard et celui des autres, ce qui est loin d’être une mince affaire…
Le prochain stage organisé par Mathias Desmarres a lieu du 9 au 15 décembre 2019. N’hésitez pas à vous inscrire, il reste quelques places !
Pour plus d’informations : https://www.al-production.com/accueil