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Stéphanie Blanchoud, comédienne, musicienne et jurée au BSFF

Publié le 04/05/2018 par David Hainaut / Catégorie: Entrevue

"L'univers cinématographique est un endroit où je me sens bien"

Nommée lors la première édition des Magritte en 2011 – pour son rôle dans La Régate -, Stéphanie Blanchoud, révélée au grand public grâce à Ennemi Public, se retrouve cette année dans le jury international de la 21è édition du Festival du Court-Métrage de Bruxelles, entre autres aux côtés du comédien Wim Willaert (Je suis mort mais j'ai des amis).

L'occasion de s'entretenir avec cette diplômée du Conservatoire de Bruxelles, qui nous a fixé rendez-vous à Flagey, l'un des lieux de cet événement qui se clôture ce dimanche 6 mai. Une actrice et dramaturge belgo-suisse qui se partage depuis plusieurs années entre fiction, musique et théâtre.

Cinergie: Comment vous-êtes vous retrouvée jurée de ce festival ?
Stéphanie Blanchoud: On m'a demandé cela il y a un petit mois. Après avoir regardé mon agenda, j'ai dit oui directement, car c'est toujours une chance de pouvoir échanger et accompagner des professionnels, autour de nouveaux films à découvrir. Je n'ai jamais qu'expérimenté ce rôle-là à une reprise, l'an dernier, lors du Festival du Film Policier de Liège. C'est une tâche qui au final, se révèle toujours très inspirante. 

 

C. : Paradoxe: malgré l'éclectisme qui vous caractérise, vous n'avez encore jamais tâté du court-métrage !
S. B.: Jamais, c'est vrai! Ma carrière en fiction se limite à des longs-métrages et des séries. Sans doute que cela renforce le plaisir de cette opportunité-ci (sourire)...

 

C. : Les séries, justement: le tournage de la deuxième saison d'Ennemi Public est tout juste derrière vous. Comment s'est-il passé ?
S. B.: C'était un marathon encore plus long que celui de la première saison. On a commencé les répétitions en septembre dernier et cette semaine, encore, j'étais concernée par quelques dernières scènes. C'est donc pratiquement chaque fois une année entière consacrée à ce projet, ce n'est jamais simple de sortir. Mais nous sommes forcément tous curieux d'en voir le résultat. Je me réjouis car j'ai l'impression que cette saison-ci est encore plus dense, puisqu'on rentre plus dans l'intimité des personnages. Cela reste un sacré défi d'acteur, mais je suis assez ravie de l'évolution du parcours de mon personnage, Chloé Muller. Une première bande-annonce devrait d'ailleurs être diffusée dans les jours à venir...

 

C. : De cet engouement actuel autour de ces séries, qu'en pensez-vous ?
S.B. : À mon niveau, j'avoue que je ne réalise pas toujours très bien tout ce qui se passe, exactement. Mais il faut tout de même reconnaître que La Trêve puis Ennemi Public ont apporté chez nous une nouvelle énergie assez fantastique. Tant pour nous, acteurs, que pour les auteurs, les créateurs et les réalisateurs. Même si les budgets restent parfois compliqués, qu'on aimerait pouvoir avoir quelques jours de plus pendant le tournage, ce qui est passe est très beau, en fait...

 

C. : En parallèle, vous venez de boucler votre saison théâtrale, avec votre seul en scène, Je suis un poids plume. Comment gérez-vous ce cumul ?
S.B. : C'est un projet qui a assez bien marché, j'en suis donc contente, puisque la boxe, que je pratique, reste une discipline qui me tient à cœur. On va d'ailleurs la jouer un peu partout la saison prochaine. Mais en ce qui me concerne, comme je n'ai pas vraiment une carrière très prolifique sur les planches, comme mes collègues Angelo Bison ou Philippe Jeusette, je n'ai pas à me plaindre. Entre fiction, théâtre et même musique, j'arrive à plutôt bien gérer le tout. Mais ces derniers temps, je dois dire que l'univers cinématographique constitue un endroit où je me sens plutôt bien. Mais si tourner reste une nécessité pour moi, j'aime bien garder ce mélange de genres. Qui d'ailleurs, est moins mal perçu qu'il y a quelques années ici, où on compartimentait beaucoup plus les gens. C'est une bonne nouvelle que les mentalités évoluent à ce niveau, de manière générale. L'heure semble vraiment à la diversification...

 

C. : Les effets de la visibilité d'Ennemi Public se sont aussi remarqués pour vous, sur les planches ?
S. B. : Oui. L'impact de la télévision, qui garde une certaine puissance, reste évident. Les salles de théâtre dans lesquelles les acteurs belges vus dans les séries se remplissent plus facilement, c'est sûr. Mais là encore, La Trêve avait déjà ouvert une voie...

 

C. : Quant à votre projet de scénario de film, où en est-il ?
S. B. : Il est en cours, mais comme il est a ses prémisses, je préfère ne pas encore trop en parler (sourire). Mais de toute façon, quand je ne joue pas, j'écris toujours. C'est une sorte de bulle dans laquelle j'adore être, et qui se complète bien au jeu d'acteur. Puis, j'ai toujours aimer initier beaucoup de choses, au-delà de l'interprétation. Naviguer entre les deux fait partie de mon processus personnel, en fait...

 

C. : Quid de vos projets dans la fiction, en cette période ?
S.B. : Là, je viens d'avoir un rôle dans une fiction (Journal de ma tête) de la réalisatrice suisse Ursula Meier, avec Fanny Ardant, ainsi que dans un autre projet avec Catherine Salée que je préfère garder secret. Puis, cet été, j'aurai un autre rôle secondaire dans la série française Engrenages. Pour le reste, on verra, même si on sait déjà qu'il devrait y avoir une troisième saison d'Ennemi Public. Mais j'aimerais donc continuer, petit à petit, à construire une petite route au cinéma...

 

C. : Vous semblez rester fidèle à votre philosophie depuis toujours: vous laisser porter par les projets...
S.B. : Toujours. Je crois très fort à ça, même si cela peut créer autant de belles choses que de moins belles, peut-être. Car j'admets parfois être trop impatiente. C'est lié sans doute au fait que j'essaie de ne pas me poser trop de questions dans l'absolu, en avançant et en apprenant au fil du temps, en restant à l'écoute de mes désirs et mes envies. Enfin là, dans l'immédiat, c'est donc de visionner un maximum de courts-métrages dont il s'agit. Et comme notre programme international (NDLR: 62 courts-métrages) est assez copieux (sourire)...

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