Parmi les six films présentés à la soirée d’ouverture de la 30ème édition du Festival Media 10/10 à Namur, le public présent à cette soirée a décerné le Prix du Public des Publics à Surprise de Fabrice Maruca. Déjà plébiscité par le public dans près de dix festivals en 2008, ce court métrage de fiction mêle tous les éléments pour séduire et amuser les spectateurs.
Surprise de Fabrice Maruca
Publié le 02/12/2008 par Sarah Pialeprat / Catégorie: Critique
Chérie, c’est pas du tout ce que tu crois !
Dans un lit à deux places, Pierre, nu comme un vers, est allongé sur sa voisine de palier pas beaucoup plus vêtue. C’est le moment exact qu’a choisi Brigitte, la femme de Pierre, pour rentrer du bureau et ouvrir la porte de la chambre. Pas de doutes possibles, les voilà pris en flagrant délit d’adultère ! Que va-t-il se passer ? Une scène de ménage à la Woody Allen ? Un crime passionnel à la Preminger ? Cut.
Un long flash-back sur le déroulement de la journée,va développer l’enchaînement incongru des événements qui ont emmené nos deux pauvres victimes à cette situation plus qu’embarrassante : une tache sur un chemisier, une voiture garée au mauvais endroit, un reflet de soleil aveuglant, une porte qui se claque… les actions des uns se répercutent sur la vie des autres comme dans un jeu de domino.
Surprise se situe dans la longue lignée des films articulés sur la réaction en chaîne, dont la démonstration la plus radicale est, à n’en pas douter, Le Cours des Choses (Der Lauf der Dinge) de Peter Fischli et David Weiss dans lequel un long plan de trente minutes suit la chute successive d’un objet à l’autre. Le procédé, parfaitement adapté au format court et à la comédie, ne convainc pas totalement ici et l’on se perd un peu dans le dédale des péripéties si bien qu'on en vient, finalement à s’en désintéresser. Même si le film peut séduire par son côté enlevé et rocambolesque, le jeu des comédiens, plus qu'inégal, (d'excellent à grotesque) gâche un peu l’aspect comique des situations. Dans le même genre, on lui préférera le film flamand A day in a life de Nicolas Daenens (présenté hors compétition) à l’image et à la mise en scène plus soignées et originales.