Un arbre, deux formes. Un compte à rebours commence, les formes sont coincées dans le cadre et doivent attendre le redouté 00:00. Rapidement, nos ombres fondent une maison, un village, une ville, se multiplient, traversent les âges, toujours en craignant le décompte final. Inutile de faire un dessin : l'histoire, c'est celle, vue de manière cynique, de l'Humanité selon la Bible, tout simplement.
Teleferic Voodoo de Paul Jadoul
Membre du collectif l'Enclume, Paul Jadoul impose le même style de dessin et les mêmes sonorités électroniques que son comparse Constantin Beine pour Oedipe Carré : le film s'apparente à un clip psychédélique, dont la musique colle 100% aux images. Cependant, il y a un petit plus par rapport au film de Beine : cette volonté de dépeindre les travers d'un monde soi-disant civilisé, où les sociétés s'étripent allègrement entre elles (ou elle-même, après tout pourquoi pas) avant de subir le terrible Big Bang... qui est pour le moins surprenant.
Sans temps mort, elliptique à souhait sans pour autant perdre de vue le fil de l'histoire (l'Histoire?), Télérific Voodoo est décalé, ironique, paradoxal dans la mesure où son sujet sombre contraste avec sa forme pleine de vie et de mouvement.
Bastien Martin