Titan de Valéry Carnoy
Pour gagner un sommeil bien mérité, il faut parfois passer par des instants forts. Ceux-ci peuvent découler d'une aventure où les émotions ont été boostées et où grandir pour un enfant de 13 ans a pris un sens tout particulier surtout quand, pas loin de là, se trouve une idôle : son grand frère. Dans cette histoire, ce n'est pas le mieux luné de tous. Offrir un cran d'arrêt à son petit caïd ne relève pas d'une grande maturité mais cela a le mérite d'être clair : tu seras un homme mon frère !
Image verticale, son vélo dans l'herbe en arrière-plan et en train de se huiler le torse, un jeune garçon demande si son copain filme bien la scène. Il me fait penser à la maigreur de Bruce Lee, sans les muscles, mais avec une volonté tenace d'en montrer un max. Et là, en serrant tout ce qu'il y a à serrer des fesses aux dents, deux à trois coups de poings arrivent dans son ventre. Il peut souffler. La vidéo est réussie ! Ce n'est pas pour autant qu'il faille se relâcher, l'épreuve d'entrée dans un petit gang d'ados va avoir lieu et il faudra souffrir, c'est annoncé. C'est au moment où le chef et le nouveau se toisent que les premières tensions se révèlent, le cadre se précise, les règles sont discriminatoires, l'inégalité est non négociable mais l'effort pour surmonter l'épreuve semble toujours possible. Jusqu'à quel point, peut-on accepter la soumission pour atteindre ses objectifs ? Encore installé dans le cocon familial, Nathan va prendre la mesure de ses résistances, de ses limites et, malgré tout, passer une paire d'échelons sur l'espalier de sa vie.