Un Eldorado de Nicolas Gemoets

C’est par une forme de vulgarisation visuelle que Nicolas Gemoets, étudiant de la Haute Ecole Albert Jacquard, va appréhender le sujet d’Eldorado. Et quoi de plus difficile, aujourd’hui, d’apporter un traitement utile et efficace à l’immigration ? Par le truchement du conte narré en voix-off par le protagoniste ainsi qu’à travers une certaine évidence des images montrées, Nicolas Gemoets va montrer avec tendresse l’inadéquation entre un gentil Yéti et son nouveau mode de vie Bruxellois. La ville elle-même ne semblant pas le laisser s’adapter. Au cours des quatre petites minutes que dure le film, il parviendra à effleurer certaines causes et conséquences de son sujet pourtant si vaste. Du travail au noir, à la solitude, l’ennui et la difficulté de nouer des relations avec des codes qui ne sont pas les nôtres ou lorsque l’on ne correspond pas dans sa chair, son épiderme, aux idéaux normés...

Et l’auteur de ne pas oublier d’y glisser une référence acerbe aux affinités douteuses d’Hergé, à ses copinages avec l’extrême droite catholique, ainsi qu’aux conséquences du passé colonial Belge. En somme, Eldorado pourrait se voir comme la belle histoire visible par tous les âges d’un personnage expatrié, enfermé dans un nouveau chez lui, littéralement trop étroit pour sa différence.