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Aaltra, vous avez dit de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Publié le 01/05/2004 par Jean-Michel Vlaeminckx / Catégorie: Critique

Aaltra qui sort ce mois-ci en salles nous a fait hurler de rire. Accrochez-vous à vos fauteuils. Plus road movie déjanté, on ne connaissait pas. Culotté. Gare aux accidents cardio-vasculaires ! On connaissait El Cochito (La petite voiture) de Marco Ferreri qui voyait un fanatique du franquisme secouant son entourage pour obtenir un fauteuil d'invalide afin de rejoindre ses potes handicapés. C'était drôle mais très « années cinquante » et pas rock'n roll comme Aaltra. Le film réalisé par une paire d'allumés (Benoît Delépine et Gustave Kervern est produit par La Parti une maison de production animée par Vincent Tavier lequel a déjà à son palmarès C'est arrivé près de chez vous, en tant que co-scénariste et producteur. Ce n'est pas tout, il nous annonce, à la rentrée, Atomic circus-Le retour de James Bataille des frères Poireaud. Avec Vanessa Paradis et Benoît Poelvoorde. Cramponez-vous. Un long chemin tranquille.

Aaltra, vous avez dit de Benoît Delépine et Gustave Kervern

Aaltra, vous avez dit ? C'est une marque de chaises roulantes ou la traduction de « autre » dans le sens de « différent » dans une langue inconnue ? Serait-ce un film sur les handicapés, pardon, les moins valides ? En tout cas si un film voulait rendre les paralytiques sympathiques, ce n'est certainement pas celui signé Benoît Delépine et Gustave Kervern, qui, pour ceux qui les ont connus dans les Guignols de l'Info pour le premier ou dans Le plein de Super pour le second, s'imaginent la dose de cynisme mordant qu'ils sont capables de mettre dans leurs dialogues, d'autant plus qu'ils en sont les acteurs principaux ! Pour les spectateurs, il existe un danger majeur à voir ce film, c'est de se casser les côtes à force de se les tenir et de se retrouver sur une chaise roulante !

Un road-movie qui part de la campagne du nord de la France pour se terminer en Finlande, sur chaises roulantes, évidemment, parsemé de situations plus cocasses les unes que les autres, où les dix membres de l'équipe sont sur le plateau, un jour dans les coulisses, l'autre devant la caméra. Une ambiance de folie furieuse transpire tout au long de ces 90 minutes, bien que le film démarre très lentement, aiguisant la curiosité du spectateur et mettant ses nerfs à vif. On ne peut pas raconter le film sans le dévoiler, alors je me garderai bien de vous décrire la scène d'adultère qui est le déclencheur du film (où on pourra reconnaître les fameuses fesses d'un certain cinéaste belge qui n'avait pas hésité à dénuder les Belges) ou celles sur les circuits de motos de Namur, avec une apparition d'un Benoît Poelvoorde de la même tranche que C'est arrivé près de chez vous, ou celle encore du chanteur de charme rock qui parle anglais comme une vache finlandaise et moins encore de la rencontre avec le but du voyage, les constructeurs des machines agricoles qui ont été la cause de l'accident fatal des deux gugusses ! Ah, j'oubliais ! La manière très particulière qu'ont ces deux infirmes de remercier les personnes qui leur portent secours ! Vous avez encore des doutes quant à aller voir un film franco-belge, en noir et blanc, où les protagonistes sont des invalides ?

Attention, nous avons rencontré les réalisateurs et le producteur. Et ? Ce sont des gentils !

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