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Bière amère de Julien Dewitte

Publié le 22/03/2022 par Anne Feuillère / Catégorie: Critique

La chenille devenue papillon

Premier court-métrage de Julien Dewitte, Bière amère s’offre un joli casting avec quelques perles du cinéma belge que sont Jean-Jacques Rausin, Isabelle De Hertogh ou Stéphane Bissot. Sur une histoire simple et bien ficelée, Dewitte construit un joli petit film totalement maîtrisé. À déguster avec fraîcheur et simplicité.

Bière amère de Julien Dewitte

Si Bière Amère est son premier court-métrage de fiction, Julien Dewitte n’en est pas à son premier coup d’essai. Il a déjà réalisé de nombreuses vidéos pour différents prestataires ainsi que toutes sortes de petits films de quelques minutes. De ses projets plus personnels se dégagent pas mal de fraîcheur et une certaine joie, peut-être celle tout simplement de s’amuser à faire du cinéma en bidouillant des images, en collant de la musique, en racontant des histoires.

Et c’est ce plaisir qui se communique aussi dans Bière amère qui, en l’occurrence, n’a rien d’amère du tout. Tout le contraire. Autour d’Eric, un personnage mutique et profondément seul interprété magistralement - comme toujours - par Jean-Jacques Rausin, Dewitte tisse une histoire d’affirmation de soi. Eric a tout prévu : il veut quitter son travail dans une brasserie pour partir faire un sacré tour de vélo jusque dans le Sud de la France. Sa solitude est profonde, sa tristesse aussi. Mais un concours de circonstances qu’on ne dévoilera pas trop ici, lui offre la possibilité de sortir de sa coquille, d’affronter les autres, de se dire. Cela n’ira pas sans péripéties et quelques anicroches mais la mue aura bien lieu et l’exclu taciturne se transformera aux yeux des autres et de lui-même en copain héroïque. Tout cela sans se perdre pour autant ni renoncer à lui-même. Récit d’une transformation, Bière amère s’amuse avec les couleurs vives contrastées et joyeuses, joue sur les champs-contrechamps cocasses, jongle avec des situations et de personnages doucement burlesques. Le tout avec maîtrise, malice et tendresse. Plutôt pas mal pour un début non ?

 

Photos : Mathieu Ridelle

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