Si j’écris régulièrement des critiques sur des documentaires, des courts métrages et des fictions belges pour Cinergie, j’exerce, à côté de cela, la fonction d’accessoiriste de plateau depuis plusieurs années. Ces deux métiers de création, qui se répondent et se complètent, m’enrichissent car ils me permettent de cultiver un double point de vue sur le cinéma et d’en comprendre les rouages.
Mais depuis quelques semaines, ce n’est pas une surprise, je traverse, comme d’autres collègues du secteur, une période inédite dont les stigmates apparaissent déjà à bien des égards. Près de deux mois après l’annonce de la suspension de tous les projets audiovisuels, le bilan économique s’annonce sans précédent. Festivals annulés, salles de cinéma fermées, maisons de productions à l’arrêt, tous se posent la question de savoir à quelle sauce nous allons être mangé, voire dévoré.
Même si je me doutais de certains ressentis, j’étais intéressée de savoir comment mon entourage professionnel vivait ce moment « en suspens » et entrevoyait la possibilité d’un nouveau type de cinéma, compte tenu des répercussions. J’ai alors sollicité quelques-uns de mes collègues avec qui je venais de démarrer le tournage d’une série et d’autres avec qui j’avais eu l’occasion de travailler par le passé. Tous m’ont aidé, à travers un court questionnaire, à faire le point sur une situation dont je vous livre quelques facettes aujourd’hui.