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Caoutchouc rouge, rouge coltan

Publié le 09/04/2020 par Malko Douglas Tolley / Catégorie: Critique

Touchant, émouvant, révoltant, inhumain, tels sont les mots qui viennent à l’esprit lorsque l’on découvre le film d’animation de Jean-Pierre Griez, ancien président de l’Association village du monde.
Caoutchouc rouge, rouge coltan relate l’histoire du colonialisme belge et de l’exploitation de ressources au Congo jusqu’à nos jours.

Caoutchouc rouge Rouge coltanLe récit débute dans le présent avec Abo, une jeune étudiante belge d’origine congolaise. Suite à la visite scolaire du monument du Cinquantenaire à Bruxelles ou, comme certains l’appellent, le monument des « mains coupées », elle plonge dans les souvenirs douloureux de sa famille. Si Abo est un personnage fictif, les faits quant à eux sont bien réels.

Ce projet rend hommage aux 178 personnes mortes dans le massacre de Tshamakele par le commandant Lemaire, dont la statue trône toujours fièrement à Mons. Il comporte également une visée pédagogique évidente. C’est la révélation de la violence et le caractère inhumain de l’exploitation des populations locales par les hommes de Léopold II au Congo qui est le fil rouge de ce film qui glace le sang. Le message ne s’arrête pas là. Le coltan a remplacé le caoutchouc et les massacres sont toujours d’actualité. Aujourd’hui, le « minerais du sang » tue encore…

Les nombreuses histoires contées par la jeune Abo sont variées et se succèdent rapidement de manière chronologique. L’évolution historique constante et la variété des témoignages apportent une dose de dynamisme supplémentaire à l’animation. De l’assassinat de Patrice Lumumba à l’accession au pouvoir de Mobutu et les abus de son régime. Du scandale des « mains coupées » à la destruction des archives nationales. De l’exploitation du caoutchouc à celle du coltan. C’est un large panel de thématiques qui sont abordées de manière ludique mais sans tabou, ni langue de bois.

Caoutchouc rouge Rouge coltanRéalisé image par image dans la pure tradition du cinéma d’animation classique, Caoutchouc rouge, rouge coltan délivre un témoignage instructif et poignant sur les horreurs du colonialisme belge et ses suites.

Un des souhaits du réalisateur serait que ce film soit diffusé dans de nombreuses écoles et universités en Belgique ainsi qu’en République démocratique du Congo.

Un dossier pédagogique très complet est disponible pour les professionnels.

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