Là où les films nous parlent.
Ce qu’il y a d’étonnant avec un court métrage de Boris Lehman, c’est que non seulement il se suffit à lui-même, mais qu’il renvoit toujours, dans la façon dont il est conçu, à quelque chose qui le dépasse et lui donne un sens qui rompt avec l’objet cinématographique fini. Ce « quelque chose » tient dans cette œuvre que Boris Lehman construit film après film, et où il décline cinéma et autobiographie en une même nécessité de filmer pour exister et d’exister pour filmer. Expérience permanente durant laquelle il tente de saisir au plus près ce qui nous lie les uns aux autres, ce qui nous rend pluriels autant que singuliers, nouant et dénouant les brins d’aventures affectives autant que personnelles qui bousculent un ordre émotionnel bien établi.