Haletant, terrible et beau, Echo est une petite pépite dénichée par l’agence belge du court métrage, présenté au Brussels Short Film Festival cuvée 2022. Derrière la caméra, le duo Kato de Boeck et Flo Van Deuren s’appuient sur une mise en scène précise, tissée de dialogues et de silences au cours d’une courte mais intense rencontre entre deux femmes, de part et d’autre d’une salle de visite.
Echo de Kato De Boeck & Flo Van Deuren
Publié le 02/05/2022 par Kevin Giraud / Catégorie: Critique
Derrière la fenêtre renforcée, la première est toute en tension, dissimulant derrière son sourire la difficulté de la vie carcérale à laquelle elle n’était pas préparée. De l’autre côté, l’angoisse de celle que l’on découvre être sa compagne se lit sur son visage et dans son corps tout entier. La caméra, magnifiquement manipulée par Esmoreit Lutters, renforce les sensations en collant aux nuques de ces deux femmes dont l’amour irradie l’écran, à défaut de pouvoir traverser cette vitre infranchissable qui les sépare. Et alors que se dévoile petit à petit les raisons de cette séparation, le film vrille vers le thriller psychologique. Huis clos dans un huis clos, les cinéastes construisent un récit tendu dans des espaces restreints, concentrant toute l’attention sur leurs deux comédiennes Maaike Neuville et Circé Lethem, qui portent le film avec une facilité déconcertante. Frôlant les frontières du genre, magnifié par une ambiance sonore captivante, Echo est un bijou de cinéma dont on savoure chaque instant en se laissant porter par cette osmose de talents, impressionnants de justesse chacun à leur manière.
