Dans le court métrage animé En mille pétales, réalisé par Louise Bongartz, une jeune femme mariée, rassemble et ressasse les souvenirs doux-amers de son idylle. À y regarder de plus près, elle y laisse littéralement des bouts d’elle-même...
En mille pétales de Louise Bongartz
Tout d’abord, l’esthétisme du court métrage nous coupe le souffle. Face à cette main qui apparaît à l’écran, nous ne pouvons que croire que la réalisatrice s’est inspirée du monde onirique, énigmatique et obscur de Tim Burton. Cet univers fait de bois épuré au sein d’un désert a priori infini nous laisse une sensation de calme et de bien-être. Puis soudain, la réalité nous rattrape. De mystérieux pétales s’échappent de la protagoniste, elle aussi en bois, alors qu’elle rumine des pensées en boucle sur sa séparation déchirante. Son désespoir et son ennui la défigurent.
Mais ces pétales, ces sentiments égarés, ces souvenirs passés peuvent toutefois se métamorphoser… Ces blessures et ces cicatrices sont-elles le fruit de la propre volonté de cette jeune femme ? A-t-elle peur de perdre son mari pour de bon ou est-ce déjà le cas ? Une musicalité oppressante et des dessins envoûtants, voire clairement psychédéliques, reflètent l’esprit embrumé de la protagoniste. Le film dépeint adroitement les tourments qu’un idéal amoureux fait émerger en nous et les solutions mentales qu’on trouve pour y échapper.