Dans le court-métrage Entre les autres réalisé par Marie Falys, nous découvrons le quotidien d’Adèle, une jeune préadolescente au style « masculin », à l’énergie enivrante et à l’entrain sans borne. Elle partage son mal-être par rapport à l’école bruxelloise qu’elle fréquente, devant la caméra, en compagnie de sa maman. Elle préfère faire du skate, rapper, jouer aux jeux vidéo et se dandiner devant sa caméra. Adèle se sent toutefois à l’écart à cause de son homosexualité et n’a qu’un seul ami à l’école, Simon, lui aussi dans la lune. Mais grâce à cet isolement, elle va développer un questionnement sur le genre de femme qu'elle veut devenir.
Entre les autres, Marie Falys
Elle dénonce d’abord l’atmosphère délétère qui règne dans sa classe, critique qui peut s’étendre à l’ensemble de l’ambiance scolaire et de la façon dont les enfants tendent à faire preuve de méchanceté les uns envers les autres, notamment en prononçant des discours homophobes. Le documentaire fait jaillir en nous un bel espoir face à cette préadolescence qui se sent davantage libre d’assumer pleinement son identité, sa différence et d’afficher une liberté corporelle et vestimentaire qui fait encore cruellement défaut dans la société actuelle, et ce de plus en plus tôt malgré la cruauté du monde qui l’entoure encore. Le film démontre qu’il est important qu’il émerge de nouvelles figures subversives qui ouvrent la porte à de nouvelles mentalités dès l’enfance et l’adolescence. Il convient aussi de relever la lucidité précoce et folle de notre protagoniste et de sa meilleure amie Léa qui ne craignent pas de bousculer les codes, d’oser confronter leurs ennemis avec humour et légèreté en dépit des clichés encore ancrés dans leur esprit. La maman d’Adèle semble encline à faire sortir sa fille de sa coquille pour qu’elle dévoile la plus belle version d’elle-même et qu’elle ne se renferme plus sur elle-même. Son père, quant à lui, la stimule dans sa différence en lui rappelant avec amour et bienveillance qu’elle était la seule fille dans l’équipe mixte de foot quand elle était enfant. Voici donc aussi un beau modèle d’éducation duquel nous pourrions toustes nous inspirer.