Iao Lethem, lors d'un bref entretien sur le tournage de Mamaman, son dernier film, nous confiait : "Est-ce que nos rêves ne deviennent pas réalité ? Toutes ces actions et interactions, le hasard, les choses qu'on espère qui deviennent vraies, est-ce que c'est parce qu'on les a vraiment espérées ? Où est-ce le hasard, plus bêtement ? On ne le sait pas. C'est ce qui m'intéresse : l'entre deux."
Ces lignes nous ont rappelé La vie criminelle d'Archibald de la Cruz récemment revu. Coïncidence ? Le film de Buñuel s'amuse des ambivalences pulsionnelles de son personnage doté d'un inconscient qui l'amène de crimes manqués en crime manqués. Ce qui frappe et nous paraît être l'enjeu de Mamaman est précisément une ambivalence dans les relations entre les deux personnages principaux aux prises tant avec les contingences de la vie qu'avec leurs pulsions profondes.